par Ange Aboa
ABIDJAN (Reuters) – Le chef d’état-major de l’armée ivoirienne, le général Philippe Mangou, a prévenu lundi que l’armée serait « impitoyable » envers quiconque tenterait de perturber le second tour de l’élection présidentielle.
Il a annoncé que 2.000 soldats supplémentaires seraient déployés dans le pays pour ce scrutin, dimanche prochain, opposant le président sortant, Laurent Gbagbo, au candidat de l’opposition Alassane Ouattara.
L’élection doit sceller la réunification du pays, dont la moitié nord se trouve toujours aux mains des ex-rebelles des Forces nouvelles (FN), en dépit de plusieurs accords de paix et de programmes de démobilisation.
Les renforts s’ajouteront au dispositif mis en place pour le premier tour, le 31 octobre, fort de 8.000 membres de la gendarmerie et d’anciens combattants des FN déployés dans le nord du pays. Les ex-rebelles verseront de leur côté 2.000 hommes supplémentaires dans cette force.
Le premier tour s’est déroulé dans le calme et Laurent Gbagbo est arrivé en tête avec 38% des voix, suivi d’Alassane Ouattara avec 32%.
LE TON MONTE
De nombreux observateurs redoutent néanmoins des violences entre partisans des deux candidats si les résultats du second tour sont serrés, ce qui paraît probable.
D’autant plus qu’à l’approche du scrutin, les deux candidats ont durci le ton, chacun accusant son rival d’être responsable de près d’une décennie de guerre, de crise politique et d’instabilité qui ont fait fuir les investisseurs étrangers.
Un officier a déclaré vendredi à Reuters que tous les renforts seraient déployés dans le Nord, ce qui, en dépit de l’accord des FN, faisait redouter des tensions avec les ex-rebelles, qui soutiennent pour la plupart Ouattara.
Cependant, le général Mangou a déclaré qu’une partie des soldats seraient déployés en territoire aux mains du gouvernement, notamment en des points névralgiques de l’Ouest, aux côtés d’ex-rebelles qui seront ainsi pour la première fois positionnés en dehors du territoire qu’ils contrôlent.
Avant leur départ en mission, le général Mangou a recommandé aux militaires rassemblés à son QG d’Abidjan de « travailler en toute rigueur » et de s’abstenir de toutes « représailles sur ceux qui ont voté ».