Philibert Mouëza, nouveau patron du cyclisme régional


Philibert Mouëza, le nouveau président d’un CRCG enfin apaisé ?

C’est sans surprise – il était le seul candidat adoubé par la Fédération française de cyclisme, arbitre de l’élection – que Philibert Mouëza a été élu, ce lundi, nouveau Président d’un Comité régional objet de toutes les convoitises, au terme d’un “combat des chefs” qui aura fait de nombreuses victimes collatérales.

Après un (trop) long feuilleton médiatico-judiciaire, Philibert Mouëza a donc logiquement succédé à Philippe Chaulet à la tête du Comité régional de cyclisme de la Guadeloupe (CRCG). Une élection aux allures de plébiscite, puisque sur les 83 présidents de clubs participant à cette ultime assemblée élective, 82 voix ont validé une logique élective portée par la Fédération française de cyclisme, garante du respect des règlements fédéraux et décideur suprême en la matière.

Rappelons que, deux mois durant, le microcosme dirigeant le cyclisme guadeloupéen s’était enlisé – et discrédité aux yeux des pratiquants et nombreux amateurs de la discipline – en une succession de querelles de personnes, de tractations lobbyistes et de règlements de comptes en cascades, ponctués d’assignations en référé et autres recours en justice aussi navrants que ridicules.

Redorer le blason du cyclisme guadeloupéen

C’est donc dans un contexte d’apaisement de façade que le nouveau patron du cyclisme guadeloupéen devra s’atteler, avec l’aide d’un comité directeur volontariste, à redorer le blason d’une discipline où s’expriment, à longueur d’année, autant les passions sportives que les coups bas d’arrière-peloton.

Philibert Mouëza a d’ores et déjà affiché la promesse d’une mise en place de commissions – technique et médicale – propres à reprendre en main les affaires courantes, à élaborer un calendrier des épreuves à venir « et à asseoir définitivement l’organisation » de la principale manne financière du Comité régional : le Tour cycliste de la Guadeloupe.

 Il a également fait part de son intention de diligenter un audit financier pour faire l’état des lieux du sinistre qu’il pressent dans les comptes du Comité.

Regonfler la pompe à finances

La situation financière des 55 clubs locaux – quelque 220 000 € d’endettements cumulés – et le niveau du déficit budgétaire du CRCG lui-même – près de 246 000 € de déficit, chiffres logiquement contestés par l’équipe dirigeante sortante ! – laissent, en effet, présager des lendemains difficiles pour les 20 membres du nouveau comité directeur.

C’est à leur manière de négocier les pentes budgétaires à venir qu’observateurs et sympathisants jugeront leurs qualités d’escaladeurs et de stratèges, face au peloton (d’exécution) de leurs adversaires et détracteurs affirmés, qu’on imagine sans peine déjà embusqués au détour des chemins arides qui les attendent.

Daniel ROLLÉ