Six morts, un suicidé à Tabanon : l’indicible drame

Le déferlement de violence stigmatisé à longueur d’antennes et de communiqués par tous les médias de Guadeloupe a connu, en fin de semaine, un douloureux paroxysme. Un drame de plus qui fait de la Guadeloupe la détentrice d’un triste record au plan national : celui du département le plus “meurtrier de France”. David Ramassamy, le sextuple assassin et suicidé du week-end, a même défrayé la chronique nationale…

Emotion et consternation encore palpables, depuis samedi dernier, aux abords des maisons du lieu-dit Tabanon, à Petit-Bourg, après que le drame de famille s’est noué dans des conditions jugées “épouvantables” par les enquêteurs accourus sur place.

Les forces de l’ordre en première ligne

Un impressionnant déploiement de forces de police et de gendarmerie, hélicoptère de rechercher à l’appui, avait été diligenté par Guy Etienne, le procureur de la République à Pointe-à-Pitre, pour tenter de retrouver le présumé assassin, alors fugitif. L’homme, déjà “connu des services de police”, selon le procureur, était réputé “potentiellement violent”…

Suspecté d'avoir fusillé samedi soir sa femme, ses deux enfants, âgés de 10 et 12 ans, un de ses oncles et deux de ses cousins, David Ramassamy n’a pas fui très longtemps. Il a été retrouvé mort dimanche dans sa voiture, tout près du lieu du drame. Selon les premières constatations des enquêteurs, l'homme, âgé d'une quarantaine d'années, a mis fin à ses jours en se tirant une balle dans la tête.

David Ramassamy dirigeait une entreprise de gardiennage spécialisée dans la surveillance nocturne de chantiers de construction. Membre d’un club de tir, il se serait classé second aux championnats de France de ball-trap.

Quatre scènes de crime ont été relevées sur le domaine familial de Tabanon. Selon les premières constatations des enquêteurs, le forcené aurait utilisé deux armes à feu, de calibres 12 et 22 long rifle, dont le moins que l’on puisse dire est qu’il avait su s’en servir.

Plus jamais ça ?

Selon des sources non concordantes, le mobile de ce carnage pourrait être lié à une infidélité conjugale ou à des tensions familiales en rapport avec la propriété conflictuelle d’un terrain.

Dans un contexte social plutôt tendu, suite à la préoccupante recrudescence des faits divers violents depuis quelques mois (braquages en série, règlements de comptes entre bandes rivales, agressions nocturnes et autres froides exécutions en plein jour…), le rassemblement contre la violence qui s’est tenu dimanche, dans cette même ville de Petit-Bourg (en lien avec la mort d’un jeune, tué il y a quelques jours, à sa sortie de boîte de nuit pour un motif futile), a pris valeur de réaction citoyenne d’indignation et d’appel à la paix civile.

En témoignaient les tee-shirts arborés par les quelque 200 participants de ce ras-le-bol public, avec l’inscription rassembleuse : “la Guadeloupe est en décadence, donnons un sens à la vie”. C’est le moins que l’on puisse lui souhaiter…