Trafic de drogue : un important réseau international démantelé


Il aura fallu un an, jour pour jour, aux fins limiers de la Direction Interrégionale de la Police judiciaire pour mettre un terme aux agissements d’un important réseau de trafiquants de drogue au plan international.

Le 21 novembre dernier, les trafiquants embarqués à bord d’un bateau de pêche, le “Blue Pearl” – de 12 mètres de long, sur-motorisé –, étaient repérés entre la Dominique et la Guadeloupe par l’hélicoptère de la brigade d’intervention aérienne de la Marine nationale. Pris en chasse, les marins supposés s’empressent de balancer à la mer leur encombrante cargaison.

Suite à l’intervention rapide de la brigade, 87 kg de drogue ont pu être repêchés. Il s’agissait bien de cocaïne, en provenance d’Amérique du Sud et transitant par la Dominique. Aux alentours de 100kg. Les trafiquants, surpris en flagrant délit de transbordement, ont été dûment identifiés. Les recherches ont aussitôt été diligentées pour retrouver les occupants du bateau en fuite.

Un important “coup de filet”

L’OCRTIS (Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants), basé à Fort-de-France, est aussitôt saisi du dossier. Les investigations démarrent. Des avis de recherche sont lancés. La semaine dernière, au petit matin, les fins limiers de la PJ interceptent deux individus à leur domicile.

L’un d’entre eux n’est autre qu’un chef d’entreprise guadeloupéen du secteur du bâtiment, de famille bien connue sur la place. De notoriété publique, il menait grand train, “faisant” aussi dans la défiscalisation pour ses engins de travaux publics. Il aurait fait partie de ce vaste réseau international de trafiquants. Le véhicule 4×4, le jet-ski et le bateau arraisonné de ce chef d’entreprise supposément en charge du blanchiment, ont été saisis.

Trafic et blanchiment

Les perquisitions effectuées se sont révélées fructueuses : les enquêteurs ont, en effet, mis la main sur un important arsenal d’armes de poing (dont des fusils d’assaut Kalachnikov) et d’armes blanches, au cœur d’un véritable laboratoire de traitement du cannabis.

Autres biens mis sous séquestre : des montres de luxe (dont une de marque Audemars-Piguet, d’une valeur de 25 000 euros !), des bijoux, et autres précieuses babioles. Le parfait arsenal du parfait voyou ! Cinq autres individus – tous Guadeloupéens et identifiés comme vendeurs de “bokits” ! – ont été également interpellés.

Ils ont été transférés, dès hier dans la journée, au Parquet de Fort-de-France, afin d’être présentés au juge d’instruction en charge de cet épineux dossier. Selon nos sources, les six prévenus ont tous été mis en examen pour “trafic international de stupéfiants” et “blanchiment d’argent”. Ils ont aussitôt été incarcérés au centre pénitentiaire de Ducos.

L'enquête se poursuit sous commission rogatoire. D'autres développements à suivre…

Rodolphe BEPPO