Zone Franche Globale : outil essentiel.

Les milieux économiques du département sont en effervescence depuis Nicolas Sarkozy en a émis l’idée pour accélérer le développement de la Guadeloupe.Plusieurs n’ont pas assez de mains pour applaudir une proposition qui, sur le papier et dans certains exemples (Corse 1996) a réussi à relever le niveau économique des zones et, partant, de leurs populations. Un brillant dossier (www.zonefranche.net) livré à cet effet par le Martiniquais Claude Gerblas exprime assez bien les faits.
Plaidant pour un retour à la dignité des entreprises, il écrit notamment que «la Zone Franche Globale (ZFG) ce n’est pas de donner plus, mais de donner ou d’aider autrement. C’est une rupture avec les mécanismes habituels d’aides qui conviennent aux projets collectifs (ports, aménagements du territoire…) et aux grandes entreprises qui sont complètement inadaptées à la mico-économie». Il ajoute également que «si l’empilement des aides n’a pas les effets recherchés, cela tient (…) aux exigences des économies modernes. L’entreprise doit être réactive, s’adapter rapidement aux besoins d’un marché de plus en plus volatile et imprévisible, innover dans ses méthodes de gestion, être ouverte au monde, bref être un centre de profit en constante mutation. La fluidité des échanges est la base même du fonctionnement du commerce en économie de marché ; capitaux et compétences doivent être en permanence disponibles». Et de conclure La LOOM et ses dispositions relatives aux charges salariales, démontre que l’avenir économique et social des Antilles passe par sa transformation, en ZFG. L’urgence reconnue pour la Corse (en 1996 déjà) vaut pour les Antilles. Moins d’impôts et moins de charges, réduction du coût du travail pour les entreprises constituent des signes encourageants pour une relance de l’activité, indispensables à la stabilité et au développement du département. Par contre, le principe d’une économie aidée au cas par cas a fait son temps. La zone franche pourrait s’appliquer pour toutes les entreprises de moins de 50 salariés et dans tous les secteurs et pour une durée de 15 ans ; exceptionnellement, quelque soit le nombre des salariés, dans le secteur de l’hôtellerie qui connaît une crise sans précédent,. C’est un chantier important et incontournable pour compenser nos handicaps liés à l’éloignement, l’insularité et à l’étroitesse du territoire. Si nous devions persister à ne pas faire de l’innovation administrative, à refuser de mettre en place une politique audacieuse de développement économique, nul n’en sortirait indemne».
Sauf que de pure origine libérale, les zones franches ont pour premier objectif de permettre aux entreprises de bénéficier de conditions extrêmement avantageuses pour réaliser leurs affaires. Seulement ces enclaves participent souvent à une forme de destruction de la production locale en plus de réduire le contrôle de l’État, mis hors-jeu par la logique y régnant. Arrivera-t-on a un bon équlibre ? Colette Kouri et son équipe y répondront sans doute dans le dossier sur lequel ils travaillent.

Léo