Accusation de viol : Martelly remet le sort de Josué Pierre-Louis à la justice


Le président d’Haïti, Michel Joseph Martelly.


L’affaire Josué Pierre-Pierre – le président du Conseil électoral permanent –, soupçonné de viol, a été discutée lors d’une rencontre tenue vendredi dernier entre le président Michel Joseph Martelly, des parlementaires et les "Religions pour la paix".

Au nom de l'indépendance des pouvoirs, le chef de l’Etat s’est gardé de se prononcer sur l’épineux dossier de Josué Pierre-Louis, le président du Conseil électoral permanent (CEP), accusé de viol par son assistance. Michel Martelly dit avoir laissé à la justice le soin de faire son travail.

« Michel Martelly ne veut agir sous le diktat d’aucun secteur », a confié à Le Nouvelliste un participant à la réunion, tenue au siège du ministère de la Planification et de la Coopération externe. Le chef de l’Etat, selon la source ayant requis l’anonymat, a prôné la prérogative des trois pouvoirs politiques: exécutif, judiciaire et législatif.

« Tentative de bâillonnement de la justice »

André Michel, avocat de Marie-Danielle Bernardin – présumée victime de Josué Pierre-Louis –, redoute, cependant, une tentative de bâillonnement de la justice. Le parquet aurait communiqué des documents du dossier de l’accusation aux avocats de Josué Pierre-Louis alors que ce même dossier n’est pas acheminé encore au cabinet d’instruction, a dénoncé Me Michel. Une copie du certificat médical de la présumée victime a été envoyée à la partie adverse, se lamente l’avocat de la partie accusatrice.  

« C’est très mauvais pour la victime. Il y a une main politique, qui ne veut pas qu’elle obtienne justice. Une tentative de bâillonnement de la justice est en cours, déplore André Michel qui répondait aux questions de l’agence en ligne Alter Presse. L’original de ce document a été envoyé au parquet du tribunal civil de Port-au-Prince, en fin de matinée du vendredi 30 novembre 2012. Mais, moins de 24 heures après, les avocats de Josué Pierre-Louis l’avaient en leur possession. »

Contacté par AlterPresse, le commissaire du gouvernement Lucmane Delille requiert le silence et promet de tenir une conférence de presse.