Clifford Bandt détenu à Omega


Clifford Brandt, la tête baissée au parquet


Le parquet de Port-au-Prince préfère le centre de détention de Carrefour au Pénitencier national pour garder Clifford Brandt, l'homme d’affaires accusé dans le double rapt de Coralie et Nicolas Moscoso.

En survêtement, le visage fatigué, la tête baissée, menottes aux poignets…l’homme d’affaires Clifford Brandt a été conduit à la prison civile de Carrefour (banlieue de Port-au-Prince) communément appelée Omega. Le commissaire du gouvernement a.i de Port-au-Prince, Gerald Norgaisse, évoque des raisons de sécurité pour ne pas placer le concessionnaire issu d'une riche famille haïtienne ainsi que ses quatre présumés complices au Pénitencier national, le plus grand centre de détention du pays.

« Nous avons un dossier très sensible, il y a des dispositions de sécurité à prendre. Nous avons donc pris les dispositions qu’il faut », a soutenu le chef du parquet peu après l’audition de M. Brandt et des autres suspects dans le kidnapping et la séquestration de Coralie et Nicolas Moscoso. Cette affaire très sensible, dit-il, sera confiée à un juge instructeur pour les suites légales.

Arrêté dans l’après-midi du lundi 22 octobre 2012, dans l’entreprise familiale spécialisée dans la vente d’automobiles de la marque Mazda, Clifford Brandt n’a pas été assisté d’aucun membre de sa famille pour sa première comparution au parquet. L’un de ses avocats, Me Patrick Vandal Fils, s’est refusé pour le moment à tout commentaire sur le dossier.   

Le prévenu a été victime apparemment d’un malaise, peu après son arrivée au parquet de Port-au-Prince, sous forte escorte policière. Tombé à la renverse, il a été relevé après quelques minutes grâce à l’appui de policiers postés dans la salle d’audience.  

Quatre autres personnes, notamment Sawadienne Jean (secrétaire de M. Brandt), Franck Saintérine (le mari de la secrétaire), Ricot Pierreval et Carlo Saint-Fort, interceptés dans le cadre de cette affaire, ont été également entendus avant d’être envoyés à la prison Omega, à Carrefour.  

Une rançon pharaonique de 2,5 millions de dollars a été exigée par le gang en échange à la libération des deux jeunes enlevés le 16 octobre dernier sur la route de Bourdon. Les deux otages avaient été libérés après une semaine de séquestration suite à l’arrestation de Clifford Brandt considéré comme leur bourreau.

Claude GILLES