Un insoutenable martyr…
Quatre des cinq matelots uruguayens, accusés de viol par le ressortissant haïtien, Johny Jean, ont été condamnés pour violence privée, annonce l'avocat de la victime, Me Gervais Charles, dans une note de presse.
Cette information serait parvenue à l'avocat par le biais du nouvel ambassadeur de l'Équateur en Haïti, Raul Pollack Giampietro, le 11 mars 2013, a rapporté Alter Presse.
Un surprenant silence
Même la chancellerie équatorienne n'aurait pas été informée, formellement, de la décision judiciaire impliquant, à un niveau ou un autre, les diplomaties d'Haïti et de l'Équateur, selon la note du cabinet Charles.
« L'ambassadeur, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, nous a fait comprendre avoir su par voie de presse », lit-on dans le document. Quoique considérant la peine donnée aux violeurs en-dessous de ses espérances, Me Charles tient pour acquis que la responsabilité de l'Uruguay et de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) est « nettement engagée ».
Compensation exigée pour le martyr enduré
L'avocat du jeune Haïtien s'attendait à une condamnation pénale des soldats-violeurs de la Minustah. Les défenseurs de Johnny Jean « espèrent que le dossier, relevant maintenant exclusivement de l'exécutif uruguayen, progressera à un rythme plus raisonnable (qu'il l'a été jusqu'ici), ce qui devrait permettre à la victime d'être compensée pour le martyr enduré ».
Johny Jean, 18 ans, a été enlevé et introduit de force à l'intérieur de la base uruguayenne à Port-Salut (sud), où il a été violé par des militaires des Nations Unies, a confirmé un rapport d'enquête du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), paru le 5 septembre 2012.
La victime a témoigné et identifié ses agresseurs devant une cour, à Montevideo, le 10 mai 2012.