Contrôle au faciès : la procédure relancée


En 2009, en région parisienne, un policier martiniquais, originaire du François, avait été la victime d’un "contrôle au faciès" musclé. La justice compte bien avancer sur le dossier.

En 2009, à la gare de Creil, le brigadier G.S va rejoindre son service à Paris. Il est attaché à l’unité des voyages officiels au sein de la compagnie centrale de circulation. Il remarque des policiers procédant à des contrôles d’identité « ciblés », qui semblent ne concerner que des gens de couleur ou des maghrébins.

A son tour, il se fait contrôler, en demande la cause, et cela dérape : il se retrouve plaqué et menotté contre un mur avant que les policiers ne réalisent qu’il s’agit d’un de leurs collègues.

Omerta dans les différents services

En réaction, la victime informe sa hiérarchie des faits, mais "l'affaire" reste sans suite. Il saisit alors l’IGS (Inspection générale des services), sans obtenir davantage de réponse. Il ne lui reste plus qu’à saisir la justice.

Ce qu’il fait 9 mois plus tard auprès du Parquet de Senlis. Un juge d’instruction est alors saisi. Cela débouchera sur un non-lieu de circonstance. G. S. fait alors appel. Relayé par la presse, son acharnement à obtenir réparation va jusqu'à mettre mal à l’aise le ministre de l'iIntérieur, Manuel Valls.

Procédure relancée

La justice a décidé de poursuivre ses investigations. Elle a annoncé au brigadier G.S, l’audition d’un témoin : un employé de la gare ayant assisté à la scène et se disant choqué par ce qu’il a vu. Une nouvelle confrontation entre le plaignant et ses collègues incriminés devrait également avoir lieu.

En attendant, à 6 mois de la retraite, G.S. a reçu un avertissement et a vu son avancement stoppé. Il conteste l’avertissement devant le tribunal administratif.

François LABETOULLE