La démission du président du CEP souhaitée par l’ambassadeur de France


Didier Le Bret, ambassadeur de France en Haïti


La démission du président du Conseil électoral permanent (CEP), Josué Pierre-Louis, empêtré dans un scandale sexuel, est souhaitée par Didier Le Bret, ambassadeur de France en Haïti.

Cette démission, selon le diplomate, éliminerait les possibilités pour que l’accusation de viol qui pèse sur Me Pierre-Louis ait un impact sur l’institution électorale. En mettant entre parenthèses sa fonction, on pourra se défendre sans risquer de mettre en péril l'institution qu'on incarne, a assuré Didier Le Bret, cité par radio Métropole.

L’ambassadeur français considère "inévitable" un départ de Josué Pierre-Louis à la présidence du CEP. Les 9 membres de l’appareil électoral, dit-il, devront élire un nouveau président.

Ce n’est pas l’Office de la protection du citoyen (OPC) qui contredira le diplomate. En sa qualité d’institution nationale de promotion et de protection des droits humains, l’OPC a demandé, jeudi, au juge d'instruction chargé du dossier d'accusation de viol sur la personne de Mlle Marie-Danielle Bernardin et impliquant Me de Josué Pierre-Louis, président du Conseil électoral permane nt (CEP), d'agir en toute indépendance. L'OPC recommande que le concerné se mette à la disposition de la justice afin que le processus suive son cours sans entrave et qu'en fin de compte la société soit édifiée autour du scandale public que cette affaire a occasionné.

« Pierre-Louis n’a pas besoin d’autorisation »

La présumée victime a été auditionnée, hier jeudi, par le juge d’instruction Joseph Jeudilien Fanfan. Une convocation de Josué Pierre-Louis par le juge instructeur paraissait imminente. « Qu'en est-il de l’autorisation du chef de l’Etat en faveur de Me Josué Pierre-Louis avant son audition par le juge chargé du dossier ? », s’interroge le journaliste Jean Robert Fleury.

« Elle n'est pas requise », répond un éminent juriste au chroniqueur juridique de Le Nouvelliste. « Le CEP, étant une institution indépendante, n’est soumis ni au pouvoir hiérarchique, ni au pouvoir de tutelle des autorités supérieures de l’Etat, soutient le juriste. Par conséquent, Josué Pierre-Louis n’a pas besoin de l’autorisation du président de la République pour se présenter au cabinet d’instruction. »