L’Etat dominicain condamné par la CIDH


L’Etat dominicain est jugé coupable par le Cour interaméricaine des droits humains (CIDH), statuant sur le massacre de Guayubin. Sept migrants haïtiens ont été assassinés le 18 juin 2000 par des militaires dominicains, a rappelé la CIDH.

Les victimes tentaient, à bord d’un camion, d’entrer illégalement en République dominicaine, qui partage l’île d'Hispañola avec Haïti. Des soldats dominicains ont tiré à balles réelles sur le camion.

Quatre passagers haïtiens ont  été tués à l’intérieur du camion et un autre écrabouillé. Les militaires dominicains, selon le rappel des faits, ont, par la suite, exécuté deux autres voyageurs clandestins, qui tentaient de fuir la sinistre opération.

Punir les coupables

Les soldats dominicains ont fait usage d’une force "inutile et disproportionnée", a jugé la CIDH, qui a prononcé son verdict le 24 novembre dernier. Les soldats, poursuit la CIDH, ont violé les droits à la vie des migrants haïtiens. Le tribunal dit avoir recueilli des preuves que les migrants assassinés n’étaient pas armés et n’avaient exercé aucune forme d’agression contre les militaires. Au cours du procès, l’Etat dominicain a fait valoir que le camion avait enfoncé un poste de contrôle et que les soldats ont cru qu’il transportait de la drogue.

La CIDH a, dans son verdict, ordonné à la République dominicaine d’enquêter et de punir les coupables du massacre de Guayubin. Les juges exigent également de la République dominicaine le paiement d’une indemnité pour les dommages matériels et immatériels aux familles des personnes tuées et des dix blessées.