L’ex président haïtien, Jean Bertrand Aristide.
Les plaintes contre l’ancien président Jean-Bertrand Aristide se succèdent. L’ex-homme fort d’Haïti doit répondre, le jeudi 3 janvier 2013, à une double convocation du Parquet de Port-au-Prince.
Le silence de Jean-Bertrand Aristide, depuis son retour de l’exil en février 2011, ne suffit pas pour se faire oublier de ses détracteurs et anciens opposants. Celui qui a été, à deux reprises, à la magistrature suprême de l’Etat haïtien – des mandats sauvagement interrompus – doit répondre, le jeudi 3 janvier 2013, à une double convocation, portant l’une sur sa responsabilité présumée dans la faillite frauduleuse des coopératives financières en 2002/2003, et l’autre sur une gestion à son profit personnel qu’il aurait faite de son ancienne œuvre sociale, Lafanmi Se Lavi ("La famille c’est la vie", en créole).
Des opposants déterminés
L’ancien chef de l’Etat devrait être interrogé suite aux plaintes qui ont été déposées contre lui récemment, selon Me Lucmane Délile, chef du Parquet de Port-au-Prince. Ce dernier, du temps qu'il étudiait à l’Université d’Etat d’Haïti où il a décroché une licence en droit, a activement participé aux manifestations qui poussaient Jean-Bertrand Aristide à la démission, en février 2004.
Rosemond Jean, responsable de la coordination nationale des sociétaires victimes des coopératives (CONASOVIC), s'est déclaré déterminé à poursuivre Aristide en justice pour fraude, escroquerie et association de malfaiteurs. M. Jean, cité par radio Kiskeya, accuse l’ancien président d’avoir été complice du pillage de l’épargne de milliers de sociétaires par des dirigeants de coopératives, aujourd’hui en fuite à l’étranger ou circulant librement sur le territoire national.
De leur côté, plusieurs anciens pensionnaires de Lafanmi Se Lavi reprochent à Aristide d’avoir amassé une fortune en exploitant leur situation, lorsque cette ONG, fondée en 1986, s’occupait des enfants des rues.