Manifestation anti-Martelly à l’occasion d’une convocation d’Aristide


En allégeance à l’ex-président Jean-Bertrand Aristide


Un vice de procédure décelée par l’un des avocats de Jean-Bertrand Aristide pousse le chef du Parquet de Port-au-Prince à différer une convocation de l’ex-chef de l’État. Les partisans d’Aristide, massés devant le Parquet, scandaient des propos hostiles à l’actuel chef de l’État, Michel Joseph Martelly.

Le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Lucmane Délile, a lancé, jeudi, une nouvelle convocation de l’ancien président, Jean-Bertrand Aristide, pour le 9 janvier 2013. L’ex-chef de l’État, qui a fait l’objet de deux plaintes séparées déposées par des anciens pensionnaires de "Lafanmi se lavi" (la famille c'est la vie, en créole) et des sociétaires victimes de coopératives, n’a pas répondu à la première convocation.

Vice de procédure

"Ce n’est que hier, 2 janvier 2013 qui est un jour férié en Haïti, que les lettres du Parquet ont été acheminées à l’ancien président Aristide, a indiqué Me Mario Joseph, un des avocats de celui qui a été deux fois chef de l’État. Les correspondances reçues par le service de sécurité de l'ancien président portent la date du 31 décembre 2012. "Ces pratiques sont contraires à la loi, a martelé Me Joseph, exigeant qu'un délai de 24 heures soit accordé à son client pour répondre à toute convocation du commissaire du gouvernement.

L’avocat de M. Aristide a également démandé au chef du Parquet de lui transmettre "les copies de prétendues plaintes" déposées contre celui qui est appelé affectueusement "Titid" par ses partisans, massés devant le Parquet de la capitale haïtienne.     

La grogne monte    

Un dispositif de sécurité fort a été mis en place par la police haïtienne, dans les parages du Parquet de Port-au-Prince, pour éviter des affrontements qui pourraient être violents entre les partisans de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide et ceux qui l’accusent de tous les maux. Le petit groupe d’anti-Aristide, muni de pancartes réclamant justice, a dû être transporté dans des véhicules de la Police nationale d’Haïti.

Les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les partisans d’Aristide. L’ancien prêtre catholique, qui a été élu président de la République pour la première fois en décembre 1990, n’est pas le seul ancien chef de l’État à avoir eu des plaintes déposées contre lui. L’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier aussi.