Marie-Danielle Bernardin retire sa plainte contre le président du CEP


La "feuilleton" Marie-Danielle Bernardin/Josué Pierre-Louis caricaturé par Le Nouvelliste


Marie-Danielle Bernardin, 25 ans, a annoncé, dimanche 28 janvier, le retrait de sa plainte pour "viol" conte Josué Pierre-Louis, le président controversé du Conseil électoral permanent (CEP).

« J'ai décidé d'abandonner les poursuites quant à présent », a annoncé Marie-Danielle Barnardin, dans un document qu’elle dit avoir signé sans aucune forme de contrainte. « Effectivement, elle a renoncé à ses poursuites, et ce, volontairement. Elle nous a appelés pour nous faire part de sa décision », s'est félicité Me Raynold Georges, avocat de Josué Pierre-Louis.

« Je suis la victime »

Au lendemain de la signature du document au cabinet de Me Reynold Georges, la désormais ancienne plaignante a produit un autre document de désistement, mais cette fois avec certaines considérations. Mlle Bernadin, dans le deuxième acte du document produit avec l’assistance de ses avocats, a évoqué des menaces proférées contre différents acteurs, dans le scandale juridico-sexuel éclaboussant le président de l’institution électorale. « Le système judiciaire haïtien me traite en bourreau alors que je suis la victime », a déploré l’ex-collaboratrice de Me Pierre-Louis au CEP.

La jeune femme de 25 ans a dénoncé des partisans zélés de l'accusé qui ont envahi, dans la matinée du mercredi 23 janvier, l'espace conduisant au bureau du juge traitant le dossier alors qu'une confrontation était prévue au cabinet d'instruction. « Ils ont proféré des menaces contre moi et mes avocats, injurié les membres des organisations féministes qui ont appuyé ma démarche consistant à porter plainte aux fins d'obtenir justice pour cet acte odieux », se désole Mlle Bernadin.

Pressions et menaces

Elle déplore également le fait que sa sécurité n'a jamais été prise en charge par les autorités haïtiennes, conformément aux conventions internationales ratifiées par Haïti sur la protection des victimes. « L'inculpé bénéficie de toutes sortes de protections. Une situation qui me contraint à adopter le nomadisme comme mode de vie et qui brise mes liens familiaux », se lamente l'ex-collaboratrice de Josué Pierre-Louis.

« Il en infère que ce dossier suscite des intérêts majeurs susceptibles de mettre en péril ma vie et celle de ma famille, soutient la plaignante. Mes parents ont dû fuir le pays pour échapper aux menaces d'assassinat dont ils étaient l'objet. »

« Le labyrinthe profite à l’accusé », a caricaturé Le Nouvelliste. L’affaire Marie-Danielle Bernardin/Josué Pierre-Louis aura duré deux mois, a rappelé le journal : « comme un feuilleton ! »

Claude GILLES