Les deux meurtriers présumés, détenus en Guadeloupe, ont dû simuler le drame qui s’est joué ce soir-là dans la résidence de la rue St-James, devant les magistrats en charge d’instruire ce dossier.
Le meurtre de Pascal Delalosa avait créé un électrochoc dans la communauté st-martinoise. Pascal avait été tué de plusieurs coups de couteau, en novembre 2010, dans son appartement de la Marina Royale, là où il avait déjà été agressé. Hier lundi, la justice procédait à la reconstitution des faits, en présence des deux meurtriers présumés.
C’est sous haute surveillance que s’est déroulée, mardi soir, la reconstitution du meurtre de Pascal Delalosa. Tard dans la soirée, à l’heure supposée de la commission des faits, au deuxième étage de l’immeuble qu’il occupait sur la Marina Royale.
Ses deux meurtriers présumés, détenus en Guadeloupe, avaient été transférés à St-Martin par avion. La scène qui a conduit à la mort de Pascal, a été simulée afin de permettre aux magistrats de se faire une idée du contexte de cette affaire bien particulière.
Les deux auteurs présumés avaient été interpellés peu de temps après par les gendarmes de St-Martin. Ils étaient défavorablement connus des services de police et de justice.
L’un est né à St-Martin et était âgé de 21 ans au moment des faits. Il est soupçonné d’avoir pris part à l‘agression dont avait été victime Pascal, quelques semaines plus tôt, à son domicile. Si sa participation au meurtre est confirmée, le jeune homme pourrait donc être poursuivi pour meurtre avec préméditation.
Une "marche blanche" très suivie
La mort de Pascal Delalosa avait particulièrement ému l’ensemble de la population de St-Martin, qui avait participé à une grande "marche blanche" pour manifester contre ce drame. Peu de temps avant de trouver la mort, Pascal avait manifesté ses craintes, après avoir subi une agression à son domicile de la rue St-James.
Le 14 octobre 2010, il s’était présenté devant le tribunal correctionnel à Saint-Martin, en qualité de victime. Il portait encore les marques des violences au visage. «Je me suis fait agresser dans mon appartement par des jeunes qui squattent en bas de mon immeuble. Ils sont entrés chez moi et m’ont volé ma carte bleue et mon téléphone portable », nous avait-t-il déclaré.
Il était reparti sans avoir obtenu justice, son affaire n’ayant pu être retenue en raison d’un problème administratif. En quittant la salle d'audience, il avait lancé au président de l’époque, André Angibaud : « En attendant, j’ai le temps de prendre un coup de couteau ». De funestes paroles qui ont malheureusement trouvé un écho peu de temps après.
Il était excédé par les insultes et les agressions régulières, dans et autour de sa résidence de la rue Saint James, par des bandes de jeunes qui traînaient là en permanence.