Trois demandes de levée d’immunité : deux en suspens, une oubliée,

Le sénateur Mélius Hyppolite a dénoncé, mardi, le silence du bureau de la Chambre sur une demande de levée d'immunité du député Louystz Amiot François, formulée par le juge d'instruction de Port-de-Paix, Me Mara Edouard.         

Le sénateur Mélius Hyppolite profite du bruit fait autour du dossier des députés Rodriguez Séjour et N'Zounaya Jean-Baptiste Bellange pour attirer l'attention sur le cas du député Amiot François, impliqué dans l'assassinat de Saint-Aubin Michel.

Se référant à l'ordonnance de Me Edouard, le sénateur du Nord-Ouest demande formellement à la Chambre des députés de se prononcer sur l'ordonnance du juge d'instruction de Port-de-Paix.

Exigence de transparence

Me Edouard, a rappelé le parlementaire, avait écrit au ministre de la Justice pour qu'il signifie audit bureau son ordonnance, révélant certains indices qui mettraient en cause le député de Port-de-Paix dans l'assassinat de Saint-Aubin Michel, un partisan du principal opposant du candidat Louystz Amiot François lors des législatives de 2011. Le juge d'instruction de Port-de-Paix avait ordonné l'arrestation de proches du candidat François, finalement élu député. L'enquête du juge Edouard a permis d'établir qu'il existait suffisamment d'éléments pour inculper le parlementaire, selon une source au sein même de la Chambre des députés.

La même source a confirmé que l'affaire Amiot François avait été discutée en catimini dans les couloirs du Parlement, sans qu'elle n'aboutisse formellement en chambre… "Je ne sais pas si le ministre de la Justice a formellement écrit au bureau de la Chambre pour solliciter la levée de l'immunité parlementaire du député François", a indiqué un député ayant requis l'anonymat. Chose certaine, dit-il, j'ai vu la lettre du juge d'instruction adressée au ministre !

La Chambre basse a, faute de quorum, récemment reporté sine die une réunion des présidents des commissions permanentes, qui devait être consacrée à la levée de l'immunité des députés Rodriguez Séjour et NZounata Bellange Jean-Baptiste. Des présidents de différentes commissions permanentes seraient retenus dans leurs circonscriptions, selon le député Jules Lionel Anélus, responsable de la Commission des Droits humains de la Chambre basse.

Le juge instructeur Jean Wilner Morin estime avoir suffisamment d'indices pour inculper les députés Rodriguez Séjour et NZounata Bellange Jean-Baptiste, soupçonnés d'implication dans le meurtre du policier Walky Calixte.

Affecté à la Direction centrale de police routière (DCPR), Walky Calixte avait été abattu le 17 avril 2012 à Martissant.