Risque de tsunami : un système d’alerte à l’étude


La plupart des tsunamis se forment à la suite d’un tremblement de terre (mais aussi par glissement de terrain ou encore une éruption volcanique) qui se produit sous les océans. Le brusque déplacement de deux plaques tectoniques provoque de puissantes ondes. Ces dernières se propagent en déplaçant rapidement une énorme masse d’eau.

Lors de la réunion sur le plan Orsec qui se tenait à la Collectivité pour évaluer le niveau de préparation à la saison cyclonique, ont également été évoqués les risques de tsunami. Devant le constat d’une absence totale de préparation, la préfecture annonçait travailler sur un système d’alerte.

Vendredi 14 juin se tenait, à l’hôtel de la Collectivité, la réunion annuelle de préparation à la saison cyclonique. A cette occasion, la Préfecture évoquait également le risque de tsunami, en déplorant l’absence totale de système d’alerte.

« Notre organisation n’est pas du tout adaptée à prévenir les risques d’un tsunami », selon Francis Goutenoir, adjoint au chef de cabinet du préfet de Saint-Martin, qui déplorait qu’il n’existe « aucun moyen d’alerte à la population ». « Le préfet a saisi la direction de la sécurité civile (DGSCGC) pour combler ces carences », annonçait-il alors, ajoutant que cette dernière « allait mettre à disposition des moyens très prochainement, pour diagnostiquer les risques et enclencher un dispositif adapté ».

La Caraïbe, un bassin à risque

A la suite du tsunami qui s'est produit en décembre 2004 dans l'océan Indien, l'Unesco avait été mandatée, dès 2005, pour coordonner la mise en place de systèmes d'alerte dans les trois bassins qui n'étaient pas encore surveillés : l'océan Indien, les Caraïbes et la Méditerranée et l'Atlantique Nord-Est.

Dans son rapport intitulé «Tsunami, un risque réel, une impréparation manifeste » (2009), le sénateur Roland Courteau précisait que «11 000 km de côtes (France hexagonale et outre-mer) sont exposées au tsunami ».

Concernant les Caraïbes, on peut y lire que « non seulement la prise de conscience du risque tsunami est relativement récente, mais les instruments de mesure existants ne sont pas adaptés ». Et plus particulièrement au sujet de Saint-Martin : « lors de la dernière session du GIC/Caraïbes, il est apparu que l’attention de la France s’était focalisée sur la Martinique et la Guadeloupe, sans se préoccuper de la Guyane et de Saint Martin. Il convient donc de clarifier cette situation ».

En mars 2011, la préfecture de Saint-Martin avait participé à l’exercice grandeur nature “Carib Wave”, pour tester les dispositifs de veille. Que la question ait été évoquée la semaine dernière démontre au moins l’inquiétude des autorités vis-à-vis de ce risque, dont l’ampleur menaçante ne peut être négligée.

Quel type d’alerte pour un tsunami ?

« La seule façon de protéger les populations d’un tsunami est d’installer un système de sirènes qui doit pouvoir fonctionner dans les conditions les plus épouvantables », selon Francis Goutenoir, adjoint au chef de cabinet du préfet de Saint-Martin. Une fois que la sirène retentit, « le seul moyen de se protéger est de se rendre sur les sites en altitude », évidemment.

Le SAIP (système d’alerte et d’information aux populations) en cours de déploiement en métropole peut également offrir d’autres dispositifs desquels s’inspirer, comme la mobilisation des différents réseaux de communication (emails, sms…). « On ne pourra jamais faire un exercice tsunami tant que les systèmes d’alerte ne seront pas opérationnels », précisait le représentant du préfet.

L’indispensable coopération

Dans le cas d’une mauvaise coopération entre les deux côtés de l’île, des dispositifs discordants dans la forme et le temps annuleraient leur efficacité. Un point de vue partagé par l’Etat : «la coopération est nécessaire, même si le cadre juridique n’est pas le même », selon le représentant du préfet, Francis Goutenoir, qui ajoute : « la sécurité civile est toujours évoquée dans les réunions de coopération ».

Sint Maarten est quand même un peu plus en avance, puisque des sirènes seraient déjà disponibles. Sans être opérationnelles, il est vrai…

Delphine GAVACH