Le président de "Religions pour la paix", Mgr Pierre-André Dumas (au milieu) du sénateur Jean William Jeanty (à,d) et Me Grégory Mayard Paaul, conseiller du président Michel Martelly
Les pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif doivent désormais œuvrer sans " Religions pour la paix" pour parvenir à la formation du Conseil électoral nécessaire à l’organisation des prochaines sénatoriales partielles et municipales. Trois conseillers électoraux, désignés de manière controversée, restent foncièrement attachés à leur fauteuil.
Le choix des nouveaux représentants du Conseil supérieur du pouvoir judicaire (Cspj) au Conseil électoral permanant (Cep) n’a pas ébranlé Salnave Exantus, Yves Benoît Jean-Marie et Patrick Métellus. Le refus de ces derniers de démissionner de leur poste pousse la plateforme « Religions pour la paix » à se retirer de la table des négociations.
Dans une correspondance en date du 18 janvier 2013, adressée à l'Exécutif, au Parlement et au CSPJ, les leaders religieux annoncent officiellement qu'ils cessent de jouer le rôle de médiateurs. « Poussés par l'obéissance de l'Être Suprême et la recherche du bien commun, les membres de "Religions pour la paix" avouent avoir été contents d'accompagner les autorités d'Haïti chérie dans la noble tâche de sauvegarde et de renforcement des institutions démocratiques », écrivent les leaders religieux.
Un processus de dialogue arrivé à son terme
Pour bien se faire comprendre, la plateforme a rappelé que le processus de dialogue commencé le 5 novembre 2012 a abouti, le 24 décembre 2012, à la signature d'un accord entre l'Exécutif et le Parlement « reflétant la volonté exprimée par les deux parties. » Par ce document officiel, les deux pouvoirs se sont mis d'accord sur la création d'un "Collège transitoire du Conseil électoral permanent", devant réaliser les élections pour renouveler le tiers du Sénat et les collectivités territoriales.
Pour justifier sa décision de se retirer du processus, "Religions pour la paix" évoque l'article 5 de cet accord: « La plateforme "Religions pour la Paix Haïti" conduira, avec le concours des pouvoirs exécutif et législatif, les pourparlers nécessaires devant permettre au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire de résoudre le problème lié à la désignation de ses représentants au sein de l'institution électorale. »