CESC : George Gumbs réélu face à Frank Viotty


Les nouveaux membres du CESC.

Avec seulement trois voix d’avance, Georges Gumbs a été réélu pour cinq ans à la présidence du Conseil économique, social et culturel de Saint-Martin.

Le Conseil économique, social et culturel de Saint-Martin (CESC) va-t-il bien fonctionner ? Une question que l’on peut se poser à l’issue du vote de l’élection (à bulletin secret) de son président, hier matin à l’Hôtel de la Collectivité par les 23 nouveaux membres*. En effet, deux membres (et deux personnalités différentes), George Gumbs -président sortant- et Frank Viotty, étaient candidats. Le premier l’a emporté avec seulement trois voix d’avance.

Cela s’est joué dans un mouchoir de poche et les résultats ont miné l’ensemble des socioprofessionnels et acteurs du monde économique qui avaient apporté leur soutien à Frank Viotty. « Il y en a qui n’ont pas tenu leur promesse », constatait, à l’issue de la cérémonie, l’un des socioprofessionnels relativement amer. Avoir un socioprofessionnel à la présidence du CECS était un moyen de faire passer quelques idées au Conseil territorial.

Le CESC doit être indifférent

Le CESC est effectivement une assemblée consultative que la Collectivité peut solliciter à tout moment pour avoir un éclairage sur tel sujet, avant une prise de décision. Néanmoins, le CESC doit être « indifférent », comme l’a rappelé le préfet Philippe, en dépit de « la forte motivation » de chacun de ses membres.

Lors de son premier mandat, George Gumbs avait justement dû faire face à certains reproches, notamment sa prise de position politique, qui aurait orienté ses avis et études. « Nous avons une vocation apolitique. Nous représentons la société civile. Si certaines erreurs ont pu être commises, nous ne les referons pas », a voulu rassurer celui qui ne cache pas pour autant sa tendance socialiste et son soutien au RRR.

Améliorer la société saint-martinoise

« Nous sommes une institution de la Collectivité. Le CESC est important, car c’est là où naissent beaucoup d’idées», admet son président, qui a insisté sur l’importance de la notion de « communauté ». « Nous devons travailler dans la mixité. Saint-Martin est une île qui a toujours accueilli tout le monde. Or aujourd’hui, on va vers une sorte de communautarisme. Lorsque vous être sur une route, à gauche vous voyez des logements sociaux, à droite vous voyez des logements intermédiaires… Nous devons faire en sorte qu’il y ait davantage de mixité », conçoit George Gumbs, conscient que « les relations sociales et humaines » sont l’un des piliers de la société. Au même titre que l’économie.

Même s’il a eu une petite remarque lors de son discours d’investiture qui a pu inquiéter : « j’ai lu dans la presse que certains disent que l’avenir appartient au monde économique »… sous-entendant qu’il ne partage cette analyse. « Avec tout ce qui est arrivé avec le libéralisme », commente-t-il, tout en reconnaissant que « l’économie doit contribuer au fonctionnement d’une société ».

Améliorer la société saint-martinoise, telle est bien l’ambition de George Gumbs. « Ça ne sera pas comme avant. Nous devons nous tenir la main. Beaucoup de choses laissent à désirer et certaines sont contraires à la pensée saint-martinoise », estime-t-il.

E.G.