Hugo Chavez (à gauche) et l’ex-président Jean-Bertrand Aristide
Haïti a décrété, mercredi, trois jours de deuil en hommage au président vénézuélien, Hugo Chavez, terrassé, la veille, par un cancer diagnostiqué en juin 2011.
"Nous avons décrété 3 jours de deuil sur tout le territoire national, dès aujourd’hui jusqu’à vendredi", a affirmé le président, Michel Joseph Martelly. Le chef de l’Etat, qui paraissait attristé lors d’une conférence de presse avec son Premier ministre, Laurent Lamothe, et l’ambassadeur du Venezuela accrédité en Haïti, a confirmé sa participation aux funérailles de Chavez, annoncées pour ce vendredi à Caracas. Le sénateur Maxime Roumer et le député Abel Descolines feront également de la délégation haïtienne qui se rendra au Venezuela.
En signe de respect "pour ce que fut cet homme"
Au cours de ces 3 journées de deuil, les stations de radios et de télévisions diffuseront des programmes appropriés, en la circonstance. Et les clubs et discothèques chômeront. "Ces 3 journées de deuil sont décrétées en guise de respect pour ce que fut cet homme, Hugo Chavez", a fait savoir le Premier ministre Lamothe.
"Chaque Haïtien conséquent, dit-il, sait très bien ce que le président Chavez a fait pour le pays."
Plusieurs centaines de projets ont été exécutés ou sont en cours d’exécution en Haïti, grâce au fonds Petrocaribe, a rappelén l’air reconnaissantn le président Martelly. La question de la coopération haïtiano-vénézuélienne doit se mettre au second plan, pour ces trois jours de deuil, estime le Premier ministre Lamothe.
Le décès de Chavez, 58 ans, a provoqué un grand émoi en Haïti, l’un des pays bénéficiaires de la solidarité vénézuélienne. "A travers le programme PetroCaribe, le président Chavez a contribué à l’exécution de grands chantiers à travers le territoire haïtien en faveur du développement durable", a indiqué la présidence.
Très discret depuis son retour de l’exil en Afrique du Sud, l’ex-président Jean-Bertrand Aristide a prêté la voix du Dr Maryse Narcisse pour exprimer ses sympathies au peuple vénézuélien. "Nous avons perdu un frère et un grand ami d’Haïti", a déclaré Mme Narcisse au nom de l’ex-président Aristide.
"Une grande perte" pour les Caraïbes
"La mort du président Hugo Chavez est certainement une très grande perte pour le Venezuela et surtout pour les défavorisés, mais elle l’est aussi pour la région des Caraïbes et de l’Amérique latine, a déclaré, pour sa part, Fritz Longchamp, ancien ministre des Affaires étrangères (1995-2005) et ex-chef de cabinet du président René Préval. Je peux témoigner combien il (Chavez) portait Haïti dans son cœur."
"Haïti vient de perdre un grand ami", a conclu M. Longchamp dans les colonnes de Le Nouvelliste, qui a consacré toute sa Une à Hugo Chavez.
"Chavez parti, Haïti dans le doute", a titré le quotidien plus que centenaire sur cinq colonnes à la Une. "Ce serait une bonne chose pour Haïti et la région si Nicolas Maduro, le successeur désigné de Chavez, arrive à prendre le pouvoir via des élections", a analysé Lesly Voltaire, ex-ministre et ancien candidat à la présidence. Mais si la droite vénézuélienne arrive à prendre le pouvoir, craint-il, "et Haïti et Cuba seront jetés aux oubliettes".
