Fantino attriste des fonctionnaires américains et des Nations unies


Le président Martelly (à droite) en conversation avec le ministre Julian (au milieu)


Des fonctionnaires américains et des Nations unies se sont désolidarisés du ministre canadien de la Coopération internationale, Julian Fantino, annonçant le gel de l’aide de son pays à Haïti.  

"Le Canada n’allait pas prendre soins d’Haïti à tout jamais", a déclaré le ministre Fantino à son retour d’une mission au pays ravagé par un violent séisme en janvier 2010. A l’approche du troisième anniversaire de la catastrophe qui a fait quelque 200 000 morts à Port-au-Prince et dans les autres villes frappées par le séisme, le ministre fédéral du Canada a informé que son pays ne financerait pas les nouveaux projets en Haïti, mettant en avant le peu de progrès accomplis au pays de la Caraïbe.  

Ses propos ont ensuite été rectifiés par l'Agence canadienne de développement international. L'ACDI a précisé qu'elle faisait l'examen approfondi de l'aide au développement, chiffrée à 1 milliard de dollars, octroyée par Ottawa à Haïti au cours des six dernières années.

Enquêter sur l'utilisation réelle des fonds alloués à Haïti

Une haute fonctionnaire du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) s'est dite "attristée" par l'attitude du ministre Fantino. Elle a ajouté que le ministre canadien n'avait peut-être pas bien saisi tout ce qui se passe en Haïti, lors de son premier séjour dans ce pays.

Un haut fonctionnaire du département d'État a souligné, pour sa part, que le Canada est un partenaire estimé en Haïti. Il a ajouté qu'Ottawa ne devrait modifier aucun de ses programmes.

Ecœuré par les récentes déclarations du ministre Fantino, le président d’Haïti Michel Joseph Martelly  a suggéré une enquête sur la gestion des fonds canadiens au développement. Il ne faut pas dramatiser la situation, suite au gel de l’assistance canadienne en Haïti, a calmé le chef de l’Etat. Ce dernier veut croire, au contraire, que la décision du gel des fonds alloués à Haïti, dans le cadre de l’aide internationale au développement, peut être bénéfique si elle favorise une nouvelle approche dans la distribution.

"Quand le gouvernement canadien affirme qu’un montant d’un milliard de dollars a été décaissé et qu’il n’y a pas de résultat, nous sommes contents, parce que cela va permettre d’enquêter sur l’utilisation réelle des fonds", a déclaré le président haïtien.