Le président Martelly (à droite) et le directeur général de la PNH Godson Aurélus
Aux commandes depuis environ quatre mois, Godson Aurélus a été officiellement installé, jeudi, aux commandes de la Police nationale d’Haïti. Le chef de l’Etat, Michel Joseph Martelly, a assisté à la cérémonie d’entrée en fonction du successeur de Mario Andrésol, lui-même reconverti dans la mode.
« La Police nationale d’Haïti constitue l’un des piliers à partir desquels s’édifiera le développement d’Haïti», a déclaré le Président Martelly, en présence du Premier Ministre, Laurent Lamothe, du ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Jean Renel Sanon, des personnalités du corps diplomatique ainsi que des représentants de la communauté internationale.
Le président de la République, qui a salué les efforts consentis par l’ex-Directeur général de la PNH pour renforcer l’institution policière, a demandé au nouveau Commandant en Chef d’aller de l’avant, de parfaire ce qui a été construit.
Juguler le banditisme, sous toutes ses formes
Le Chef de l’Etat a promis, de son côté, de s’évertuer à réduire les carences qui, à certains moments, gênent l’intervention efficace du corps. Il s’attend à ce que : la PNH « se crée plus de crédibilité, de prestige et de considération au sein de la société ». Michel Martelly souhaite que «le banditisme, sous toutes ses formes, soit jugulé et que les familles ne soient plus endeuillées par des actes criminels ».
C'était aussi l’occasion, pour le Chef de l’Etat, de rappeler à tous que la responsabilité de la PNH est complexe et multiforme. De la qualité des prestations qu’elle fournit dans le cadre de sa mission, dépend, dans une large mesure, l’évolution harmonieuse de notre vie sociale. Il a clairement indiqué que le bien public, le respect des gens et de leurs avoirs constituent les seules boussoles appelées à guider la trajectoire de ce corps.
« La Police Nationale d’Haïti est le protecteur immédiat de la vie et des biens de nos concitoyens, qu’elle a pour devoir impératif de préserver et de sauvegarder. Elle est le bras armé de l’appareil judiciaire et exerce sa force coercitive pour que les décisions prises par nos tribunaux soient respectées et mises à exécution. Sans la Police Nationale, le Pouvoir de l’Exécutif de faire exécuter les lois et les décisions de justice ne serait que vains mots », a souligné le Président Martelly.
Réforme qualitative à la PNH
Le nouveau directeur général de la PNH a, pour sa part, annoncé la réforme qualitative au sein du personnel policier, indiquant que l’institution sera dotée bientôt d’un plan de carrière. Evacuer la frustration du personnel et permettre à la PNH de jouer pleinement son rôle d'accompagner la population, sont les deux principaux objectifs de M. Godson Aurélus. A cet effet, il a annoncé la mise en œuvre d'un plan multidimensionnel.
Le Commandant en Chef, qui s'engage à sévir avec fermeté contre tous les comportements dérogatoires, a rassuré la population sur sa détermination à livrer une lutte sans merci contre les kidnappeurs et les trafiquants de stupéfiants.
Le temps des bilans
En novembre dernier, sur environ 1,600 cas d'infractions, la PNH a procédé à 1,708 arrestations dont 511 pour atteinte à l’intégrité physique, 44 pour assassinat, 479 pour vols et attaques à mains armées, 140 pour atteinte aux bonnes mœurs, 17 pour crime financier. Au cours de cette période, 615 mandats de justice ont été exécutés.
« La PNH doit avoir à l’esprit que, habitué à une existence paisible, il n’y a pas trop longtemps, le pays se refuse à un taux de criminalité, si faible soit-il, qui perturbe sa proverbiale tranquillité. L’objectif idéal pour l’Haïtien de plus de 30 ans; c’est un taux zéro de criminalité. Voilà la tâche ambitieuse à laquelle je convie ce corps », a expliqué le Chef de l’Etat.