La question de la coopération au centre d’un séminaire universitaire

Vendredi dernier, des représentants de différentes îles de la Caraïbe se sont réunis à Saint-Martin afin d'évoquer la question de la coopération. L'occasion, pour les élus de la COM, d'exposer leurs problématiques quotidiennes.

La coopération est un sujet récurrent. Il n'est pas un pays de la Caraïbe dont les équipes gouvernementales ne planchent sur le sujet. Des services entiers y sont même dédiés ; des personnes employées spécifiquement pour voir dans quelles mesures leur pays peuvent « coopérer » avec les pays voisins, en vue d'un développement culturel, économique entre eux, d'une harmonisation de la circulation des individus, voire des marchandises.

Le CAGI en première ligne sur le sujet

A l'initiative du professeur Michel Martin, des enseignants de l'Université des Antilles-Guyane ont créé, en 1986, un Centre d'Analyse Géopolitique et Internationale (CAGI). Ce Pôle de recherche en Science politique, en droit et en histoire du droit, est habilité par le gouvernement français. Il se consacre notamment à l'étude des évolutions politiques et administratives des Pays de la Caraïbe.

Dans cette optique, le CAGI a organisé un séminaire de coopération rassemblant la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Sainte-Lucie et les deux parties de Saint-Martin. Les équipes de recherches se réunissent, depuis fin 2010, dans chacune des îles concernées et échangent avec les autorités locales autour de leurs problématiques.

Vendredi dernier, le CAGI était ainsi à Saint-Martin. Des représentants des trois départements français d'Amérique, de la République dominicaine, d'Anguilla, de Sainte-Lucie, étaient présents aux côtés d'Alex Richards, chargé de mission pour les affaires européennes à la Collectivité de Saint-Martin et des élus Jeanne Vanterpool, René Jean-Duret et Ramona Connor.

Former des acteurs de la coopération

L'un des points abordés par le CAGI à Saint-Martin a été de voir comment des « acteurs de la coopération » peuvent être mis en place dans la Caraïbe et surtout de voir comment mieux former ces personnes. Ces acteurs seraient des chargés de mission représentant chacune des îles dans les ambassades de France.

« Certaines îles ont déjà de tels représentants, notamment la Guadeloupe, qui a placé six chargés de mission à Miami, au Vénézuela, Haïti, au Canada, en République dominicaine, ainsi qu'à Sainte-Lucie. La Martinique en a quatre aussi, mais ne les a pas encore positionnés. La Guyane en aura trois également », commente Alex Richards.

« Quant à Saint-Martin, nous n'en avons pas, bien que ce serait intéressant pour nous. Si les finances de la COM nous le permettent, nous pourrons en positionner d'ici à deux ou trois ans », complète Alex Richards. Dans cette attente, la Collectivité de Saint-Martin peut toutefois « pratiquer » la coopération au quotidien avec Sint Maarten.

Les « réalités et contraintes de la coopération transfrontalières » constituaient justement le thème d'un débat vendredi après-midi ; un débat que les élus saint-martinois ont su étoffer.

Estelle GASNET