Le « Chavisme » n’est pas mort en Haïti


Le président Michel Martelly et le premier ministre Laurent Lamothe revêtus la chemise rouge, symbole du chavisme

Le "Chavisme" n’est pas mort en Haïti, même après le décès du charismatique Hugo Chavez. Le président Michel Martelly s’est envolé vers Caracas pour témoigner de son soutien à Nicolàs Maduro, vainqueur contesté des présidentielles de dimanche dernier. Son Premier ministre, Laurent Lamothe, entend donner le nom de Chavez à l'aéroport du Cap-Haïtien toujours en chantier. 

Le président d’Haïti, Michel Joseph Martelly, a quitté Port-au-Prince, jeudi, à destination de Caracas, pour participer à la cérémonie de prise de fonctions du nouveau Président de la République Bolivarienne du Venezuela, Nicolas Maduro, a informé le bureau de communication de la présidence haïtienne.

La présidence présente à l’intronisation de Maduro

Michel Martelly, l’un des premiers chefs d’État à avoir salué l’élection contestée du successeur de Chàvez par son rival Henrique Capriles, s’est fait accompagner des sénateurs Edwin Zenny et Maxime Roumer, pour assister à l’intronisation de Maduro.

La veille de la cérémonie d’investiture de l’héritier politique de Chàvez, le Premier ministre, Laurent Lamothe, a exprimé la volonté de son gouvernement de rendre hommage à celui qui est considéré comme "un protecteur d’Haïti".

L’aéroport international du Cap-Haïtien, toujours en chantier, portera le nom du père de la révolution bolivarienne, emporté par un cancer le mois dernier, a annoncé Lamothe depuis les États-Unis où il est en tourné officielle.

Les travaux d’agrandissements et de modernisation de l’aéroport de la deuxième ville d’Haïti ont été financés par des prêts du Venezuela.

Une place publique située dans les parages de l’aéroport Toussaint Louverture, à Port-au-Prince, portera également le nom de Chàvez, selon le chef du gouvernement.

Plusieurs centaines de millions de dollars d’aide vénézuélienne                    

Haïti a reçu, ces derniers mois, du Venezuela plusieurs centaines de millions de dollars d’aide bilatérale, à travers le programme de coopération énergétique "Petrocaribe", initié par le défunt président Chàvez.

Cette aide permet au pays de régler sa facture pétrolière à hauteur de 40%, et de rembourser les 60% restants sur 25 ans, avec un taux d’intérêt de 1% l’an.

Maduro va être investi au terme d’une violente crise politique, ouverte par le refus de l’opposition d’admettre sa victoire à la tête de ce riche pays pétrolier de la Caraïbe.

Revêtus de rouge, des milliers de fidèles "chavistes", venus de tout le pays à bord de bus bondés, se sont rassemblés dans une ambiance festive aux alentours de l’imposant bâtiment où ont été montés une estrade et un écran géant.

L'Amérique du Sud reconnaît la légitimité de Maduro

L’autre soutien fort  au président élu, chef de la diplomatie vénézuélienne durant six ans, est venu de l’Union des nations sud-américaines (Unasur) réunies jeudi soir, à Lima. La quasi-totalité des pays latino-américains ont reconnu, en effet, la légitimité de M. Maduro et de nombreux dirigeants ont profité du sommet de Lima pour se rendre directement à Caracas.

La présidente du Brésil, Dilma Roussef, d’Argentine Cristina Kirchner, sont arrivés tôt dans la matinée, ainsi que les chefs d’État cubain, Raul Castro, et iranien, Mahmoud Ahmadinejad, amis personnels de M. Chavez, qui s’étaient déjà déplacés pour ses funérailles.

Après la prestation de serment, M. Maduro assistera à un imposant défilé militaire, qui empruntera l'"avenue des Héros", l’un des principaux axes de la capitale. Le même parcours qu’avait suivi, il y a à peine plus d’un mois, le cercueil d’Hugo Chavez.