Le Président Martelly préconise une enquête sur la gestion des fonds canadiens


L’ambassadeur du Canada, Henri-Paul Normandin (à gauche) et le Premier ministre Laurent Lamothe


Le président Michel Martelly a suggéré lundi une enquête sur la gestion des fonds canadiens au développement. Il ne faut pas dramatiser la situation, suite au gel de l’assistance canadienne en Haïti, a calmé le chef de l’Etat. Ce dernier veut croire, au contraire, que la décision du gel des fonds alloués à Haïti, dans le cadre de l’aide internationale au développement, peut être bénéfique si elle favorise une nouvelle approche dans la distribution.

« Quand le gouvernement canadien affirme qu’un montant d’un milliard de dollars a été décaissé et qu’il n’y a pas de résultat, nous sommes contents parce que cela va permettre d’enquêter sur l’utilisation réelle des fonds », a déclaré le président haïtien.     

Le vœu qu’une enquête soit ouverte a été émis le jour même d'une rencontre entre le Premier ministre haïtien, Laurent Salvador Lamothe, et l’ambassadeur du Canada en Haïti, Henri-Paul Normandin, autour de la décision du gouvernement canadien de geler les fonds alloués à Haïti.

Gel de la programmation canadienne

Selon une note de presse du bureau de communication de la Primature, l'ambassadeur Normandin a  précisé que ce gel de fonds annoncé ne concerne que le prochain cycle de programmation de l'aide du Canada à Haïti. Ainsi, dit-il, les projets en cours qui reçoivent des fonds canadiens, à travers notamment, les ONGs canadiennes, ne seront pas affectés.    

Cette rencontre, à laquelle ont  pris part  le ministre des Affaires étrangères et des Cultes, Pierre Richard Casimir, l’ambassadeur d’Haïti au Canada, Frantz Liautaud, et la représentante de l’Agence canadienne de développement international en Haïti (ACDI), Stéphanie Von Westarp, a été l’occasion pour le chef du gouvernement haïtien de revenir avec son interlocuteur sur les récentes déclarations du ministre canadien à la coopération internationale.    

Le Canada, partenaire "privilégié"

Convaincu que le Canada demeure un partenaire privilégié pour Haïti, le Premier ministre a souligné l'importance d'analyser, dans le respect mutuel, de nouvelles pistes de solutions visant à dynamiser la coopération haitiano-canadienne, à l'aligner avec les priorités haïtiennes et à surmonter les « goulots d’étranglement » constatés.

Au terme de cette séance de travail, les deux parties se sont engagées à consolider leur partenariat et à dialoguer à travers le « Cadre de Coordination de l’Aide externe au Développement (CAED) », mis en place récemment par le gouvernement pour canaliser et rendre plus efficace l'aide internationale, à partir des mécanismes de contrôle souverain, reposant sur la transparence et la reddition de compte.