Un clash Lucmane Délile/Moïse Jean-Charles par médias interposés


Le sénateur Moïse Jean-Charles


Le chef du Parquet de Port-au-Prince, Lucmane Délile, et le sénateur Moïse Jean-Charles, ne se voient plus depuis leur gros clash, dimanche dernier, au commissariat de Port-au-Prince. Les deux hommes d’État poursuivent leur duel, par médias interposés.  

Le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Lucmane Délile, a menacé mardi de poursuites judiciaires le sénateur Moïse Jean-Charles. « Quelqu’un qui n’est pas propre comme Moïse Jean-Charles ne peut pas continuer à s’attaquer à des gens impunément », a lâché le chef du Parquet de Port-au-Prince, sur les ondes de radio Kiskeya.

La menace survient au lendemain d’une vive altercation entre Me Délile et le remuant parlementaire, qui est un fervent opposant du chef de l’État, Michel Joseph Martelly. Il n’est que d’attendre, concernant une demande de levée de l’immunité du sénateur Jean-Charles, a indiqué le commissaire du gouvernement.

"Un voyou"…

« C’est un voyou qui parle », a répliqué le parlementaire. Lucmane Délile aurait pu faire mieux en lançant des mandats contre ceux qui sont impliqués dans le trafic de stupéfiants, dans le kidnapping, ainsi que dans l’assassinat du journaliste Jacques Roche. "Est-moi qui dirige le pays en dehors de la loi ? Etait-ce moi qui, avant de devenir Président, étais impliqué dans des affaires de drogue, le kidnapping et les activités des bandits légaux?", s'interroge perplexe le sénateur élu sous la bannière de INITE, une ancienne plateforme présidentielle.  Le parlementaire invite, ainsi, le commissaire Délile à s’intéresser de préférence à la préparation de la comparution en justice des proches du pouvoir qui, révèle-t-il, auraient pris part à l’assassinat, en juillet 2005, du journaliste et poète Jacques Roche

La menace fracassante de poursuites judiciaires du commissaire du gouvernement contre le sénateur Moïse Jean-Charles ne laisse pas le président du Sénat, Simon Dieuseul Desras, sans réaction. « Les sénateurs ne sont pas des petits cabris que je vais livrer sans papier », avait répété le numéro un du Grand corps. Le sénateur Desras plaide pour le respect de la loi dans le pays.