Nicolas Robin, enseignant remplaçant et délégué syndical du Syndicat national unitaire des instituteurs professeurs des écoles et Pegc (SNUIpp)
Aujourd’hui, les enseignants des écoles primaires commencent un mouvement de grève nationale. Celui-ci sera suivi sur une journée à Saint-Martin. Outre toutes leurs revendications, l’objectif, pour eux, est de lutter contre l’échec scolaire.
Aujourd’hui, les enseignants des écoles primaires entament une journée de grève. Ils s’associent au mouvement national. En effet, le corps enseignant doit faire face à des conditions de travail pas toujours optimisées. Ils subissent des réformes qui, selon eux, vont à l’encontre de la réussite scolaire des élèves.
Pas d'augmentation de salaires depuis 10 ans
Nicolas Robin, enseignant remplaçant et délégué syndical du Syndicat national unitaire des instituteurs professeurs des écoles et Pegc (SNUIpp), explique : « nous devons faire face à des suppression de postes. C’est la mesure des cartes scolaires. Ce sont 10 postes au total qui seront supprimés en Guadeloupe et à Saint-Martin. » Les revendications des enseignants concernent également l’abrogation de la journée de carence (première journée de maladie non rémunérée), la réforme des rythmes scolaires et le point d’indice des salaires.
L'enseignant interrogé précise que « le salaire des enseignants n’a pas augmenté depuis 10 ans. En revanche, les cotisations pour la retraite et le coût de la vie sont en constante augmentation. Conclusion, notre salaire diminue. » Les enseignants ne sont pas dans la rue, mais sont conviés à une assemblée générale à la Baie orientale, à partir de 10h.
Des conditions de travail particulières
Le travail d’enseignant peut s’avérer « éprouvant » à Saint-Martin. Il faut faire face, notamment, à la barrière de la langue. De nombreux élèves sont en difficulté. Ils ont donc besoin de plus d’attention, d’une pédagogie personnalisée.
Malheureusement, avec une moyenne de 26 – 27 élèves par classe (ce qui est raisonnable) et pas assez de remplaçants, les classes se retrouvent régulièrement surchargées. Les grévistes réclament que tous les moyens soient mis en œuvre pour lutter contre l’échec scolaire. « La Com fait de nombreux efforts, notamment en terme de matériel, mais elle ne peut pas faire plus », souligne Nicolas Robin.
"Hervé Williams II" sortie du dispositif ZEP
Toutes les écoles de Saint-Martin sont considérée comme des zones d’éducation prioritaires (ZEP). Elles bénéficient donc de crédits supplémentaires via l’État, et d’aide matérielle. « Nous venons d’apprendre que l’école Hervé Williams II, à Concordia, vient de sortir de ce dispositif. C’est incompréhensible ! », s’insurge le délégué syndical.
Malgré toutes ces revendications et les besoins croissants au niveau éducatif, cette grève ne durera qu’une journée.
