A l’occasion du 1er congrès national de la population des lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) tenu en Haïti en mai 2012
Qu’il s’agisse d’hétérosexuels ou d’homosexuels, l’infidélité dans les couples est une pratique courante à la Jamaïque, en Haïti et en République Dominicaine, révèle une étude de Panos Caraïbes.
Dans certains couples hétérosexuels, un élément non négligeable vient compliquer l’équation et fausse les données sur le VIH-Sida : les hommes ont des relations sexuelles non protégées avec un ou plusieurs autres hommes tout en continuant à accomplir leurs devoirs conjugaux vis-à-vis de leurs épouses, selon les enquêteurs de Panos Caraïbes. Il est assez courant que des hommes engagés dans une relation stable fréquentent sur une base régulière des travailleuses de sexe qui, elles, ne sont pas toujours rigoureuses sur le port du préservatif ou qui se laissent convaincre par des clients trop entreprenants, révèle l’étude menée par Panos Caraïbes.
Les femmes en couple ne sont pas en reste : avoir plusieurs partenaires sexuels tout en étant en couple est un moyen comme un autre pour elles de payer des cours, s’acheter des gadgets ou assurer la survie de leurs familles. Sur le fait, se protéger contre une infection ou contre le Sida paraît souvent bien loin de leurs préoccupations immédiates.
Outre l’infidélité dans les couples, l’inégalité sociale entre les sexes et la dépendance économique de certaines femmes sont considérées comme des facteurs importants de transmission du VIH dans les rangs des femmes. Ceux-ci seraient responsables de la féminisation de l’infection. « En Haïti, en 2009, pour 100 hommes infectés 140 femmes sont séropositives », souligne-t-on dans le dossier de presse. La situation est également préoccupante en République Dominicaine et à la Jamaïque.
Selon les dernières estimations de l’ONUSIDA, la prévalence du VIH/SIDA dans les Caraïbes pour la tranche d’âge 25-44 ans est de 1%, faisant ainsi des Caraïbes la deuxième région du monde la plus affectée par le SIDA après l’Afrique Subsaharienne.
Si l’infidélité ne peut pas être considérée comme le seul responsable de la propagation du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) en République Dominicaine, à la Jamaïque et en Haïti, il est cependant une des principales causes. Les témoignages d’hétérosexuels, d’homosexuels et des travailleuses de sexe à travers des études de cas mettent l’accent sur les aspects socioculturels, religieux et économiques et, permettent de mieux comprendre la vulnérabilité des couples par rapport à l’infection.