Mariage pour tous : ce que pensent les jeunes…


Le premier mariage homosexuel dans la Caraïbe a été célébré à Saba dans les Antilles néerlandaises, le 4 décembre 2012. Il s’agissait de l’union de deux résidents d’Aruba.

Au début du mois de février, les députés ont voté l'article clé du projet de loi sur le "mariage pour tous". Nous avons réalisé une enquête pour connaître le point de vue des jeunes sur ce sujet de société, qui les concerne aussi.

La polémique sur le « mariage pour tous » fait débat aussi bien entre les adultes qu'entre les jeunes. C'est le cas au sein de ce groupe d’amis saint-martinois. Si Vanessa, Victoria et Sacha*, âgées de quinze et seize ans, se positionnent « pour » le mariage homosexuel, ce n'est pas le cas de leur ami Daniel*, 14 ans qui est « contre ». Il pense ainsi que « ça va à l'encontre de l'idée de base du mariage ». D'après lui, le mariage est un acte « religieux à l'origine ». Toutefois, il déclare être « d'accord avec le fait qu'ils vivent ensemble ».

En face de lui, ses amies Vanessa et Sacha ne partagent pas son point de vue. Pour celles-ci, « tout le monde a le droit de s'exprimer et de s'aimer ». Victoria considère qu’ils ont « le droit d'officialiser leur union ».

L'adoption homoparentale fait débat

Avec le sujet du mariage homosexuel vient aussi celui de l'adoption homoparentale. En France, pour adopter, il est nécessaire d'être marié ou célibataire âgé de plus de vingt-huit ans. Les jeunes que nous avons rencontrés ont également leur avis sur ce sujet et semblent très partagés.

Pour Vanessa, l'adoption ne poserait pas de problèmes à l'enfant, celui-ci «s'adaptera » et pourra faire de sa situation « une force ». Par contre, son amie Victoria affirme être contre l'adoption, car elle estime que l'enfant « risque de subir des moqueries de ses camarades ».

Quant à Sacha, elle possède un avis mitigé. « Je ne sais pas. J'aurais peur que l'enfant devienne le souffre-douleur des autres mais, après tout, il sera toujours mieux dans une famille homoparentale que dans un orphelinat », confie-t-elle.

Malgré leur jeune âge, ces jeunes ont conscience qu'ils représentent l'avenir, que cette proposition de loi les concernera lorsqu’ils seront adultes. Pour eux, ce sujet de société ne semble pas tabou.

 

Camille GUILLOT