Mariage pour tous : le débat s’ouvre chez les élus


A Saint-Martin, le débat semble bel et bien ouvert entre les élus politiques, de diverses tendances, à propos d'un sujet sociétal qui interpelle les consciences : le "mariage pour tous", voulu par la majorité gouvernementale socialiste, mais largement combattu par ses opposants mobilisés. Petit tour d'horizon des opinions politiques exprimées.

Nous avons déjà eu l'occasion de nous interroger sur la position des élus concernant le "mariage pour tous", suite à l’importante mobilisation de ses détracteurs en métropole, ainsi qu’à Fort-de-France et à Cayenne, dimanche dernier. Alors que la 3ème vice-présidente Ramona Connor, ne souhaitait pas s’exprimer sur ce projet de réforme, le 2ème vice-président, Guillaume Arnell, affirmait, lui, sans ambages, que le "mariage pour tous" allait à l’encontre de ses convictions morales, familiales et religieuses et que, le cas échéant, il ferait valoir l’objection de conscience : « j’en assumerai les conséquences », expliquait-il.

Des opinions contrastées

Jeudi dernier, en Conseil territorial, c’était au tour du président Richardson de s’exprimer sur le sujet : « je vais, dans le cadre d’une commission, permettre au conseil de s’exprimer. Le gouvernement a choisi une méthode pour traiter une problématique réelle. Elle remet en cause un élément socle et des valeurs profondes qui sont les nôtres. J’éprouve des difficultés, en raison des différents aspects de ma conscience, à être à l’aise avec le mariage gay. Il faut en débattre ».

Hier encore, le député Daniel Gibbs, qui nous recevait dans sa permanence de Galisbay, expliquait avoir signé la motion de son groupe parlementaire pour un référendum : « je m’inscris dans l’opposition à ce projet de réforme. Nous aurions pu travailler sur une amélioration du PACS. On a touché à l’institution du mariage, alors qu’il y avait d’autres solutions ». Et à la question de savoir ce qu’il ferait, s’il se trouvait à la place d’un officier d’Etat civil : « si un texte me contraint à célébrer un mariage gay, je me soumettrai à la loi. Laquelle oblige bien à payer ses impôts, même si cela ne fait pas toujours plaisir ».

Quant au sénateur Louis-Constant Fleming, il ne tenait pas « à faire de commentaires sur le "mariage pour tous" ». Le débat semble bel et bien ouvert à Saint-Martin. 

Delphine Gavach