Haïti participe, ce mercredi 20 mars, à un exercice d’alerte au tsunami à grande échelle, impliquant 30 pays de la Caraïbe et des régions adjacentes. Il s’agit du deuxième événement de cette envergure, organisé dans la région depuis le tsunami dévastateur ayant frappé le Japon, en mars 2011.
L’exercice de simulation permettra de tester le Système d'alerte aux tsunamis et autres risques côtiers dans la mer des Caraïbes et les régions adjacentes. Un système que les pays de la région ont mis en place en 2005, en collaboration avec la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).
Simulation générale de veille et d'alerte
Le scénario de l’exercice – baptisé Caribe Wave/Lantex 13 – simulera un tremblement de terre majeur, générant un tsunami à 92 kilomètres au nord d’Oranjestad, Aruba, dans la mer de la Caraïbe, le 20 mars 2013, à 9h00 (heure normale de l'Atlantique).
Caribe Wave/Lantex 13 simulera ainsi une situation généralisée de veille et d’alerte au tsunami, qui requerra la mise en œuvre de plans locaux de réponse au tsunami à travers la Caraïbe. Ce test est conçu pour déterminer si les pays de la région sont prêts à intervenir en cas de tsunami majeur.
Un manuel, remis aux participants, décrit le scénario et contient les bulletins en provenance du Centre d’alerte au tsunami d’Alaska et de la Côte Est (WCATWC) et le Centre d’alerte au tsunami du Pacifique (PTWC).
Transmission d'urgence : un atout majeur
Les expériences passées ont montré l'importance cruciale de la transmission rapide de l'information.
Actuellement, le WCATWC est chargé d’émettre les alertes aux tsunamis pour la côte atlantique des États-Unis, ainsi que la région du Golfe du Mexique, Porto Rico, les îles Vierges et la côte atlantique du Canada.
Le PTWC, qui est le fournisseur régional d’informations sur les tsunamis, alerte les autres pays de la mer des Caraïbes, y compris Haïti, et des régions adjacentes.
Plus de 75 tsunamis ont été relevés dans les Caraïbes au cours des 500 dernières années. Ce chiffre représente 10 % environ du total mondial de tsunamis océaniques.
Qu’ils soient générés par un tremblement de terre ou un glissement de terrain ou qu’ils soient d’origine volcanique, les tsunamis ont fait, depuis 1842 – année du tremblement de terre majeur ayant dévasté la ville du Cap-Haïtien – au moins 3 510 morts dans la région.
Une région vulnérable
Les dernières années ont été marquées par une explosion de la croissance démographique et l’afflux de touristes le long du littoral caraïbe, ce qui augmente la vulnérabilité de la région.
À travers son Système national de gestion des risques et des désastres, Haïti s'organise pour atténuer le risque de tsunami à travers notamment la sensibilisation en milieu scolaire, l’élaboration de cartes d’inondations pour certaines villes côtières et l'organisation d’exercices d’évacuation.
Grâce à un financement du Bureau européen d'aide humanitaire ECHO, l’Unesco/COI aide le pays à renforcer cette sensibilisation, tant au niveau institutionnel que communautaire.
Par exemple, deux formations sur les procédures d’opérations standard ont été réalisées, l'une à Port-au-Prince (pour 80 bénéficiaires) et l'autre au Cap-Haïtien (pour 70 bénéficiaires).