Réforme de la biologie médicale : la qualité même sans la norme ISO


Philippe Chenal est le responsable de Saint-Martin Biologie, le seul laboratoire de l’île.

Les sénateurs de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy ont demandé de rendre facultative la procédure d’accréditation pour les laboratoires de biologie médicale implantés ici. Cela ne veut pas dire que les laboratoires qui ne seront pas accrédités selon la norme ISO 15189, ne fourniront pas de ce fait une prestation de qualité. 

Le Sénat a adopté, en première lecture, la proposition de loi « portant réforme de la biologie médicale ». Cette proposition de loi, déposée par le député socialiste Jacky Le Menn le 19 décembre dernier, vise à « mettre fin à ce véritable imbroglio législatif qui place l'ensemble de la biologie médicale dans une situation d'insécurité juridique préjudiciable aux professionnels et aux patients », peut-on lire sur le site du Sénat, qui met à disposition la totalité du dossier législatif.

Rendre facultative la procédure d’accréditation

Les sénateurs de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy ont déposé un amendement qui a été satisfait et se trouve donc inclus dans le projet de loi dont on attend le décret. Cet amendement demande de rendre facultative la procédure d’accréditation pour les laboratoires de biologie médicale implantés à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin.

Cela ne veut pas dire que les laboratoires qui ne seront pas accrédités selon la norme ISO 15189, ne respecteront pas les normes européennes et ne fourniront pas de ce fait un service de qualité.  « L’accréditation s’appliquera sur Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Saint-Pierre et Miquelon dans un contexte qui sera déterminé plus tard par un décret du conseil d’Etat» explique Philippe Chenal, biologiste à Saint-Martin.

« La profession est encadrée depuis les années 90 par le guide de bonne exécution des analyses de biologie médicale (GBEA). Ce GBEA a beaucoup évolué et nous sommes soumis à la certification Bio Qualité. Celle-ci coûte 4 000 € par an », ajoute-t-il. En effet, au vu du coût exorbitant de l’accréditation selon la norme ISO 15189 (450 000 € de ticket d’entrée + 180 000 € par an), il est aisé de comprendre que le laboratoire d’analyses médicales de Saint-Martin ne peut pas se permettre un tel investissement.

Lannig STERVINOU