HANDICAP. Au mois d’août dernier, le SESSAD des îles du Nord quittait la rue de Hollande pour investir le 15 rue de la Liberté. Des locaux beaucoup plus vastes, mieux adaptés à l’accueil des enfants en situation de handicap ainsi que s’en réjouit la directrice Annie Charleux, qui nous a ouvert ses portes.
Il y a encore quelques années, le secteur du handicap souffrait de besoins criants à Saint-Martin. Sous l’impulsion du club Soroptimist, l’association Coralita était créée en 2002 pour donner naissance 5 ans plus tard, au SESSAD des îles du Nord. Depuis lors, la prise en charge des enfants porteurs de handicap n’a cessé de s’améliorer, l’obtention récente de ces nouveaux locaux constituant une réelle avancée.
De fait, l’agrément de l’ARS a pu passer de 40 à 47 enfants et la superficie de 280m2 + 92m2 adjointe à un terrain de plus de 1000m2 est, ainsi que l’affirme Annie Charleux « idéale pour travailler l’autonomie des enfants et leur mobilité ». Les locaux exigus de la rue de Hollande étaient en effet peu adaptés à une structure de ce type puisqu’ils se situaient à l’étage, ce qui posait notamment quelques problèmes pour l’accueil d’enfants en situation de handicap moteur.
Annie Charleux se félicite de sa nouvelle structure dont la configuration est optimale tant pour l’accueil des enfants que pour les conditions de travail des professionnels : «L’étage est réservé à la partie administrative ; les enfants, leurs parents et l’équipe ont à leur disposition tout le rez-de-chaussée et le jardin. Aujourd’hui, nous accueillons ainsi deux enfants en fauteuil roulant ».
Vivre son handicap à Saint-Martin
Malgré l’isolement persistant des personnes atteinte de handicap, Annie Charleux est optimiste : « La Guadeloupe est beaucoup mieux dotée en terme de structures, mais les choses sont en train de bouger ici. Il y a de vrais besoins et nous travaillons pour éviter au maximum les expatriations ». Lorsqu’un enfant nécessite des soins spécifiques, la question du départ se pose inévitablement pour les parents. Départ vers la Guadeloupe, la Martinique, voire, la métropole. Un problème sur lequel Annie Charleux souhaite sensibiliser les pouvoirs publics : « Certes la création d’une structure coûte de l’argent. Mais nous devons absolument trouver les moyens d’éviter les déracinements et avec parfois, l’éclatement d’une famille ».
Pour l’heure le SESSAD des îles du Nord accomplit déjà largement sa mission. Rappelons que le « Service d’Education Spécialisé et de Soins à Domicile » est une structure qui accompagne – notamment scolairement – des enfants porteurs de handicap. Les accompagnements se font « à domicile », c’est-à-dire, dans le vocabulaire médico-éducatif, dans tous les lieux de vie de l’enfant (école, loisirs, locaux du SESSAD, domicile proprement dit). A l’école ou hors temps scolaire, les enfants sont donc suivis individuellement ou en petits groupes. Pour bénéficier d’une affectation en SESSAD, ce sont les parents qui doivent en faire la demande auprès de la MDPH, l’orientation en SESSAD étant prononcée par la CDAPH. Le budget du SESSAD est un financement 100% sécurité sociale.
D.G.