L’école maternelle Siméonne Trott fait partie des cinq établissements scolaires susceptibles de sortir du dispositif de zone d’éducation prioritaire (ZEP).
Des retenues sur salaires, libellées "rappel année courante ZEP", ont été opérées sur les enseignants de cinq écoles publiques. Outre le préjudice financier subi par ces personnes, cette information soulève d’autres questions. Ces écoles sortent-elles, de fait, du dispositif de zone d’éducation prioritaire (ZEP) ?
Les syndicats s’inquiètent. Certains enseignants du primaire, à Saint-Martin, ont subi une retenue sur leur salaire du mois de janvier. Cette retenue serait relative à un réajustement lié à la prime octroyé en faveur des établissements de zone d’éducation prioritaire.
Dans un communiqué de presse envoyé aux rédactions vendredi, le secrétaire 1er Degré du Syndicat des enseignants UNSA (union nationale des syndicats autonomes), Rony Versin, s’exprime. « Des retenues sur salaire, allant jusqu’à 1 500 euros (soit plus de la moitié de certains salaires), ont été effectuées sur la paye du mois de janvier des enseignants, sans que ceux-ci aient été informés des motifs de ces saisies par les services académiques du rectorat ou par l’inspection de la circonscription des IÎes du Nord », indique-t-il.
Il précise : « des retenues sur salaire, libellées "rappel année courante ZEP", ont été opérées, notamment sur les enseignants des écoles élémentaires Rambaud, Hervé Williams 2, Émile Choisy et des écoles maternelles Quartier d’Orléans 2, Siméonne Trott, pour ne citer que celles-là ». En effet, une prime mensuelle de 96 € est versée aux enseignants qui travaillent dans un établissement ZEP (zone d’éducation prioritaire).
Plus d’élèves par classes
Si le désarroi des enseignants est compréhensible, au niveau de cette retenue sur salaire impromptue, cette information soulève d’autres questions. Cela voudrait-il dire que les écoles élémentaires de Rambaud, Hervé Williams 2, Émile Choisy et les écoles maternelles Quartier d’Orléans 2, Siméonne Trott sortent du dispositif ZEP ? Elles ne seraient donc plus des zones d’éducation prioritaire, contrairement à Grand-Case ou Sandy Ground ?
Comment se fait-il que l’école de Cul-de-Sac, qui bénéficie de la meilleure réputation de l’île en raison de sa fréquentation, reste dans le dispositif ? Comment se fait-il que Rambaud sorte du dispositif ? Bien que l’école soit la plus récente du réseau, elle est fréquentée par une communauté hispanophone (parfois exclusivement) qui réside dans le quartier.
Le statut de ZEP, qui limite le nombre d’élèves par classe à 25, est un atout. Les particularités linguistiques et sociales de Saint-Martin engendrent un contexte d’enseignement difficile. « Il s’agit d’une recommandation, ce nombre d’élèves, mais le statut de ZEP permet aussi l’octroi de moyens supplémentaires, de remplaçants en plus dans le dispositif, d’aides pour les élèves en difficulté », précise Nicolas Robin, représentant du Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC (SNUipp).
Une erreur informatique ?
Dans son communiqué, le SE-UNSA Guadeloupe demande la publication d’une circulaire académique, précisant distinctement les écoles ou les établissements classés en ZEP, ainsi que la mise en place d’un Groupe de Travail sur la classification des écoles et des établissements placés en Éducation Prioritaire (ZEP, RRS, RAR, ECLAIR …), et sur les modalités académiques des retenues sur salaire.
L’inspectrice de l'Éducation nationale de la circonscription des Îles du Nord, Daniella Dolium, contactée par téléphone, se veut rassurante. « Je suppose que les syndicats ont reçu le même courrier que moi, qui évoque une erreur, suite à une mise à jour du logiciel AGAPE. Je ne pense pas qu’il s’agit d’une sortie du dispositif de ces écoles. Je préfère parler d’erreur informatique », affirme-t-elle.
Dans son communiqué de presse, le SE-UNSA Guadeloupe exige du recteur Stéphan Martens la mise en place d’une procédure immédiate de régularisation, ainsi que toutes les dispositions nécessaires, pour que cette situation de retraits injustifiés ne se reproduise plus.
Une réunion est organisée aujourd’hui, à 17h30, entre les principaux intéressés, afin de mettre en place des actions.