Dengue hémorragique : halte aux idées reçues !

En février, le nombre de cas cliniques de dengue a diminué. Cependant, celui-ci est toujours supérieur aux valeurs maximales attendues et un cas de dengue hémorragique est évoqué. Rien à voir avec le sérotype souvent mentionné. Il faut éviter l'amalgame. 

Le nombre de cas cliniques de dengue a diminué pour la première fois, en février, mais ce nombre reste supérieur aux valeurs maximales attendues pour la saison. Si l’ensemble des indicateurs s’oriente vers la décroissance épidémique à Saint-Martin, un cas de dengue hémorragique est évoqué.

« La dengue hémorragique n’a rien à voir avec le sérotype. Il s’agit d’une évolution de la maladie chez un patient déjà affaibli dans son immunité », indique Stéphane Barlerin, délégué territorial de l’agence régionale de santé (ARS). Il est donc utile de mettre un terme à l’amalgame parfois fait au sein de la population comme quoi le sérotype 4, nouveau sur l’île, serait celui de la dengue hémorragique. C’est faux.

Un phénomène immuno-allergique

Les formes hémorragiques seraient dues à un phénomène immuno-allergique. Selon cette hypothèse, baptisée « théorie des anticorps facilitants », les anticorps induits par une première infection par la dengue faciliteraient l'infection des monocytes lors d’une infection par le virus d'un autre sérotype. Cependant, cette hypothèse, qui conduit à prédire un nombre important de formes graves lors de l'arrivée d'un sérotype dans un territoire où circule un autre sérotype, n'a pas été vérifiée.

Il est probable que la survenue de formes hémorragiques soit un événement aux causes multiples, mettant en jeu le terrain sérologique du patient, son état général, mais aussi la nature du virus lui-même. Depuis le mois d’octobre, 10 personnes ont été hospitalisées et 2 de ces cas ont été classifiés comme sévères.

Finalement, depuis le passage en épidémie, 371 cas cliniquement évocateurs, 81 cas biologiquement confirmés et 5 cas hospitalisés ont été officiellement recensés.

Lannig STERVINIOU