Épandage aérien, source de discorde.
Une nouvelle dérogation sur l'épandage aérien va-t-elle être accordée par le préfet ? Réponse dans quelques jours. Le suspens n'est pas vraiment à son comble. Les services de l'État y étant favorables, le préfet devrait l'accorder.
Les locaux de la Préfecture étaient sous tension, hier. Le Coderst (Commission départementale de l'environnement, des risques sanitaires et technologiques) était en réunion, ultime étape dans la décision à prendre quant à une nouvelle dérogation sur l'interdiction de l'épandage aérien.
Tous les acteurs concernés étaient présents.
Banamart à l'origine de la demande
Pour la troisième fois, Banamart, l'Union des producteurs de bananes de la Martinique, demande une dérogation afin d'utiliser l'épandage aérien. Une étude a donc été menée, afin de vérifier l'impact des pesticides dans l'air ambiant sur l'île. L'étude a été menée par Madininair. D'après son directeur, Stéphane Grandar, les résultats montrent une concentration faible et normale dans l'air ambiant. Cette étude n'a été basée que sur… 14 prélèvements.
Son financement aussi peut être critiquable. Banamart en a financé 30%, ce qui pose un problème d'éthique quant à la sincérité et la véracité de l'étude.
Les opposants à l'épandage aérien quittent la réunion
Pour les opposants à l'épandage aérien, les pesticides employés polluent les sols et les eaux. Ils rappellent que l'action de la dernière dérogation n'a pas été analysée. Ils en appellent au principe de précaution. Pourtant, on semble bien se diriger tout droit vers une troisième dérogation, la recherche du profit ayant fait plus d'émules lors de cette réunion que les défenseurs de l'écologie martiniquaise.
En signe de protestation, les opposants à l'épandage aérien ont quitté la table. La décision n'appartient plus qu'au Préfet. Après le secteur de la pêche, victime de la pollution au chlordécone, une décision écologique ne serait pas, affirment beaucoup, la plus malvenue.