« La balance commerciale reste encore trop déséquilibrée entre Haïti et la République dominicaine »

La balance commerciale entre Haïti et la République dominicaine reste encore trop déséquilibrée, ont jugé, jeudi, les ministres du Commerce et de l’Industrie des deux pays partageant l’île Hispaniola. Les ministres Wilson Laleau et José Del Castillo Saviñón ont tenu ces propos en marge du lancement du Comité de pilotage du programme de coopération binationale entre Haïti et la République dominicaine.

Selon une déclaration faite par le ministre dominicain, parue dans le quotidien "Hoy" le 6 février, les exportations formelles et informelles de la République Dominicaine vers Haïti au cours de l’année 2012 sont estimées à environ 2 milliards de dollars. Ce montant ne comprend pas forcément le commerce des services – surtout éducatifs et touristiques – qui sont devenus de plus en plus importants ces dernières années.

Un modèle devenu insoutenable

Dans l’autre sens, les exportations formelles et informelles devraient atteindre difficilement 100 millions, selon des chiffres cités par le ministre Wilson Laleau, qui a pris part aux assises du Comité de pilotage du programme de coopération binationale tenue à Santo-Domingo. Cette situation, a expliqué le ministre Laleau, est "dangereuse à long terme pour la stabilité et la paix dans les deux pays qui sont liés pour la vie".

"Le modèle que nous avons aujourd’hui n’est plus soutenable", a déclaré le ministre du Commerce et de l’Industrie haïtien à José Del Castillo Saviñón. Lequel a approuvé, en assurant partager la même vision que son homologue d’Haïti. "C’est par des échanges commerciaux équitables supportés par des investissements de qualité, qui favorisent la création d’emplois décents et bien rémunérés des deux côtés de l’île, que nous parviendrons à établir durablement la paix  entre les deux peuples", a ajouté Wilson Laleau.

Un agenda commun de travail

L’ex-vice recteur de l’Université d’État d’Haïti, devenu ministre, a aussi insisté sur le fait que la mandature du président Michel Martelly, et les bonnes relations qui existent entre les autorités et la société civiles, fournissent un moment politique idéal pour marquer une rupture dans l’histoire des relations économiques, souvent tendues, entre les deux pays, et bâtir des relations bilatérales mutuellement avantageuses.  

Les deux ministres, selon un comminiqué du ministère haïtien du Commerce et de l’Industrie,  se sont mis d’accord pour arrêter un agenda commun de travail, dans le but de renforcer les relations binationales. Un atelier de travail aura lieu entre les directions de commerce extérieur des pays, à la mi-mars. Cet atelier sera ponctué par des visites officielles réciproques aux deux chambres de Commerce et d’Industrie.