La réunion annuelle du Conseil des Rivages français d’Amérique à l’hôtel Beach Plaza.
La semaine dernière, Saint-Martin a accueilli le Conseil des Rivages Français d’Amérique (CRFA) et les 70 élus ultramarins composant cet organe consultatif du Conservatoire du Littoral.
« Que voulons-nous faire de Saint-Martin ? », questionnait le vice-président de la Collectivité Guillaume Arnell, dans son discours introductif à la plénière du Conseil des Rivages français d’Amérique (CRFA). Car l’enjeu est de taille pour Saint-Martin, qui accueillait la semaine dernière, la réunion annuelle du CRFA.
Saint-Martin rattachée aux Rivages français d’Amérique
Il existe, en effet, 9 Conseils de Rivage en France, qui constituent des organes consultatifs auprès du Conservatoire du Littoral. Saint-Martin est rattachée aux Rivages français d’Amérique, au même titre que la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Saint-Barthélemy, Saint-Pierre et Miquelon.
70 élus ultramarins issus de ces territoires sont donc présents, depuis hier et jusqu’à samedi. Ils sont amenés à se prononcer sur les orientations de la politique du Conservatoire du Littoral, lui-même chargé de la protection, de la préservation et du développement des milieux fragiles et menacés.
Enjeux complexes à Saint-Martin
Que la grand-messe annuelle se déroule ici en 2013, tombe plutôt bien à propos. Car, selon le directeur adjoint du Conservatoire, Michel Peltier, « Saint-Martin, de part la complexité des enjeux, est symptômatique de l’action du Conservatoire du Littoral ».
Sur l’île, le Conservatoire préserve déjà 355 hectares, répartis sur une vingtaine de sites, dont 14 étangs. Des milieux extrêmement fragiles, situés sur des bandes étroites entre terre et mer, souvent source de conflits et de problématiques économiques. Le désastre de la gestion des déchets sur des sites sensibles tels que le Galion lors des festivités pascales, ou l’incendie sur l’îlet Pinel, ont récemment fait les gros titres de l’actualité.
Préserver le patrimoine naturel
Il est donc capital de réaffirmer l’importance de la préservation du patrimoine naturel et de prendre conscience que cela constitue une richesse de premier ordre pour le développement touristique. Le 2e vice-président de la COM, Guillaume Arnell, précisait hier que le CRFA est « l’opportunité d’encourager le travail du Conservatoire du Littoral et de la Réserve Naturelle », car Saint-Martin souffrait encore d’« un particularisme local, où il faut sans cesse chercher l’équilibre entre la préservation des milieux et du cadre de vie, face au développement touristique et à l’urbanisation ».
Un dilemme que devrait pouvoir résoudre le Plan Local d’Urbanisme (PLU) en cours d’élaboration, qui remplacera l’actuel Plan d’Occupation des Sols (POS). Car, ainsi que le rappelait hier le préfet Philippe Chopin, « la préservation des milieux naturels est une coproduction entre l’Etat, la Collectivité, les associations et les citoyens ».
CRFA : une présidence pour Saint-Martin
Cette réunion du CRFA est d’autant plus sensible que la présidence devrait revenir cette année à Saint-Martin. Donc, à Alain Richardson, représentant local au CRFA, avec Christophe Hénocq.
Excusé hier, Alain Richardson ne s’était pas encore exprimé à l’heure du bouclage du journal. Or l’actualité politique locale pose aussi la question de la pérennité de sa présidence au CRFA. Ce qui ne devrait pas compromettre une présidence saint-martinoise.
Celle-ci permettrait sans doute de favoriser le dialogue avec le Conservatoire du Littoral, notamment sur des sujets sensibles tels que l’installation d’une piscine flottante au Galion ou la pollution récurrente des étangs. D’autant que la COM ne dispose toujours pas de la compétence environnement.
Le Conservatoire va « sortir du bois »
A Saint-Martin, comme ailleurs, les acquisitions foncières du Conservatoire du Littoral sont des préalables incontournables pour la mise en œuvre de sa politique de préservation. A la question de savoir si de nouvelles acquisitions sont étudiées, « le Conservatoire du Littoral va sortir du bois, à Saint-Martin comme dans tout l’outre-mer », nous répondait hier le directeur adjoint Michel Peltier.
« Il nous faut expliciter les endroits où l’on souhaite intervenir, faire connaître ces sites, tels que certains terrains près de la Baie de l’Embouchure ou autour des étangs ».
A Saint-Martin un pas de plus est franchi aujourd’hui avec l’inauguration officielle du sentier de découverte de l’étang de la Barrière à Cul-de-Sac. Mais il reste bien du chemin à faire lorsqu’on observe, au CRFA, les programmes réussis dans les autres territoires ultramarins.