Déjà 880 jours de captivité pour Thierry Dol


Thierry Dol

Depuis septembre 2010, Thierry Dol est otage. 880 jours sont déjà passés depuis son enlèvement au Niger. Il serait toujours en vie, mais quels espoirs pouvons-nous nourrir quant à sa libération ? L'intervention française au Mali a-t-elle changé la donne ? En attendant, c'est dans la souffrance que sa famille vit depuis plus de deux ans, au François.

Thierry Dol logeait dans le quartier sécurisé d'Arlit. Il était au Niger comme conducteur de travaux pour Sogea Satom, un sous-traitant d'Areva. À 28 ans, il souhaitait rentrer en France, ressentant des tensions sur place.

Puis tout bascule

Dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010, vers 3 heures du matin, sa porte vole en éclats. Il est réveillé par des hommes habillés à l'afghane. Il est enlevé par des hommes d'Aqmi (Al Qaida au Maghreb Islamique). L'enlèvement est vite revendiqué par l'un de leurs chefs, Abou Zeid. Thierry et les autres otages sont emmenés dans la région montagneuse du Timétrine, dans le nord-est du Mali.

Abou Zeid est connu pour être un négociateur difficile, pouvant exiger des revendications invraisemblables.

 

Qui est Aqmi?

Aqmi est, comme son nom l'indique, Al Qaida au Maghreb islamique. C'est un groupe islamique armé, originaire d'Algérie. Il est affilié à Al Qaïda. Il en existe deux branches ou "katibas". L'une est dirigée par Abou Zeid, responsable de l'enlèvement de Thierry Dol, et l'autre par Mokhtar Belmokhtar. 90% de ses revenus viennent de rançons, suite à des enlèvements d'occidentaux.

L'argent d'Aqmi

Aqmi a aussi d'autres sources de revenus. Certains parlent de trafic d'armes et de drogue. Certains États sont aussi pointés du doigt. C'est le cas du Qatar, par exemple. Aqmi profite aussi des fonds d'Al Qaïda, les deux organisations agissant comme une filiale et une maison-mère.

Impact de l'intervention française au Mali

Quelles vont être les répercussions de l'intervention française au Mali ? Doit-on craindre pour la vie des otages ? Il semble qu'ils soient toujours en vie. Ils représentent un moyen de pression pour Aqmi et une monnaie d'échange. L'avancée rapide des forces françaises a aussi désorganisé Aqmi dans la région et pourrait permettre la libération des otages.

Payer les rançons ne semble pas à l'ordre du jour, surtout après les déclarations de Vicky J. Huddleston, ancienne ambassadrice des États-Unis au Mali. Rappelons qu'elle a déclaré que la France avait payé des rançons pour faire libérer des otages.

Quel espoir pour Thierry Dol ?

Aujourd'hui, les otages semblent être détenus dans le massif Ifoghas entre le Mali et l'Algérie. La France entreprend de les libérer, puisque des forces spéciales se déploient dans le secteur. La France peut aussi essayer de négocier par l'intermédiaire de Touaregs. Il est peu probable qu'ils soient exécutés. Ce serait ouvrir la porte à une vaste offensive de l'armée française et malienne.

À l'heure qu'il est, on peut nourrir de réels espoirs de libération. Une famille du François attend avec impatience et angoisse de pouvoir revoir le sourire de Thierry Dol : la sienne et, à travers elle, toute la Martinique.

François LABETOULLE