Des charges sociales nons payées plombent la sécurité sociale


Un milliard d'euros ! Ce serait le montant de la dette cumulée à laquelle devra faire face la Sécurité sociale de Guadeloupe.

Quelque 9 000 entreprises du privé seraient redevables d'une somme équivalant à pas moins d’un milliard d'euros à l'égard de l'Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales (Urssaf). Un chiffre colossal.

Il s'agirait d'une dette cumulée, dont une partie remonterait à plus de 5 ans. Mais ces centaines de millions d'euros, passés à la trappe au fil des années du fait des liquidations d'entreprises, ne sont pas prises en compte… Un chiffre qui, disons-le en passant, ne représenterait que 40 % de la créance globale de l'Urssaf en Guadeloupe.

Un sujet très sensible

Les 60 % qui restent sont dus, pour quelques dizaines de millions, par les collectivités et des établissements publics. Et pour le reste — un bon milliard également — par les travailleurs indépendants, qui dépendent du régime social des travailleurs indépendants.

En tout cas, depuis quelques jours, l'information est loin de laisser indifférent, au moment où les représentants des CGSS de Guadeloupe, Martinique et Guyane devaient rencontrer Victorin Lurel, ministre des Outre-mers, pour l'entretenir du sujet sensible qu'est la dette sociale des entreprises.

La CGSS dispose de moyens pour empêcher que de telles pratiques ne s'installent dans la durée (l'assignation en justice, notamment). Mais, en Guadeloupe, il est rare que la caisse aille jusque là. Les entreprises arrivent donc trop tard devant le tribunal de commerce et n'ont alors plus aucune chance de survie. Dans 70% des cas, le tribunal est obligé de prononcer la liquidation.

Julie MONTANA