Si tout se passe au mieux, la campagne devrait s’achever fin mai…
Le démarrage de la récolte en janvier satisfait tout le monde. C'est tout bénéfice pour les différents acteurs de la filière que sont les usiniers, opérateurs, planteurs, entreprises de coupe, Sica…
La campagne de coupe a débuté. Tous les partenaires de la filière canne de la Guadeloupe ont des raisons d'être satisfaits. Les négociations annuelles obligatoires (NAO) 2013 ont accouché, le 25 janvier, d'un protocole de fin de conflit qui semble convenir aux différentes parties.
Pour autant, tout n'est pas réglé. Il reste à discuter sur l'application de la clause de convertibilité de l'accord Bino et à travailler sur le devenir de la filière sucre à Marie-Galante. Deux points sur les quinze que comportait le cahier de revendications. Et qui, l'an dernier, souvenons-nous, avaient perturbé considérablement la coupe, jusqu'à ce que les planteurs se fassent entendre…
C'est-à-dire que l'augmentation de salaire de 55 euros bruts, et diverses revalorisations (prime d'ancienneté, tickets restaurants, prime de panier de nuit, prime de transport…) ont été acquis. Des accords ont, par ailleurs, été trouvés sur la participation, la définition des postes et la pénibilité…
Un petit événement
Dans le milieu, démarrer la campagne sucrière en janvier relève d'un petit événement. En effet, il faut remonter au début des années 70 pour retrouver un début de broyage aussi tôt dans l'année. Par conséquent, tout les acteurs devront trouver leur compte.
Car une coupe qui intervient à ce moment de l'année n'aurait que des avantages, notamment la reconstitution rapide des trésoreries pour les planteurs et les opérateurs, ainsi que pour les usiniers.
Plus la campagne commence tôt, plus elle se termine tôt, ce qui laisse le temps aux usiniers d'effectuer des travaux. Ils ont largement le temps de commander les pièces nécessaires pour le bon fonctionnement de l'usine, au lieu d'avoir à le faire à la dernière minute.
Les entreprises de coupe peuvent assurer une meilleure maintenance de leurs machines et être prêtes pour la prochaine campagne. Les Sica, elles, peuvent traiter avec leur banque plus tôt, afin d'obtenir les prêts pour préparer l'intercampagne à venir et être à la disposition des planteurs pour des travaux de labours.
Un taux intéressant
Enfin, les planteurs. Ils reçoivent une bonification en coupant tôt. Ils bénéficient ainsi d'une bonne trésorerie, leur permettant de rembourser les dettes contractées auprès des Sica et peuvent avoir à leur disposition des intrants plus tôt pour l'entretien de la sole cannière. Les planteurs peuvent, par ailleurs, recycler la campagne, et démarrer la prochaine récolte avec des cannes plus ou moins mûres. Quand la canne est coupée tardivement, beaucoup finissent par rester sur pied, et les pertes sont énormes.
D'autre part, commencer la campagne tôt, permet aussi de finir la récolte dans des conditions climatiques normales, avec une richesse saccharine intéressante, sans avoir à arriver jusqu'aux mois de mai et de juin… Fin janvier, la canne a déjà atteint un taux intéressant, certes loin du maximum de richesse, mais suffisant pour être rentable.
Si tout se passe au mieux, la campagne devrait s'achever fin mai. Quatre mois durant lesquels on devrait pouvoir retrouver le sourire dans les champs, aussi bien qu'à Gardel.
