Quid de l’abattoir de Gourbeyre ?


La Cour recommande le regroupement des abattoirs du Moule et de Gourbeyre au sein d’une « même structure regroupant la Région, le Département et les communautés d’agglomération ».

La Cour des comptes a examiné la situation de cette structure, qui aura coûté la bagatelle de 7 millions d'euros, et reste encore fermée.

Parmi les dossiers traités dans le rapport annuel de la Cour des comptes, présenté mardi dernier, on trouve celui de l’abattoir, situé dans la section de Galéans Gourbeyre, et dont les travaux sont achevés depuis plus d'ans. Sauf que la structure si désirée de tous, en l'occurrence les bouchers, n'est toujours pas opérationnelle.

Le rapport titre même, « Sept ans de carence » et remonte à la fermeture, en 2004, de l’ancien abattoir de Baillif, par arrêté préfectoral. Selon la Cour, si cet abattoir n’avait pratiqué des prix trop bas, il aurait pu financer, pour 4 millions d'euros, sa remise aux normes. Mais il aura fallu attendre 2008, pour que le syndicat mixte intercommunal de l’abattoir de la Basse-Terre décide de construire un nouvel abattoir à Gourbeyre, pour 7 millions d'euros.

Un problème d'eau

Et la haute juridiction financière de faire partager la responsabilité de ce fiasco à toutes les parties concernées. Le syndicat intercommunal, pour avoir mal géré, la Région pour avoir exigé la maîtrise d’ouvrage d'une éventuelle reconstruction de l'abattoir de Baillif (ce qui a retardé le projet), l’entreprise chargée de la construction, qui n'aurait pas respecté ses engagements, les services de l’Etat qui, en « suspendant » et non en « fermant » l’abattoir de Baillif, auraient fait preuve de passivité face aux tergiversations des acteurs », et la Communauté d’agglomération du sud Basse-Terre, qui a refusé le raccordement de l’équipement au réseau d’eau potable, quelle que soit la validité des raisons avancées.

La présidente de la communauté de communes, Lucette Michaux-Chevry, est la seule à avoir réagi à l'analyse de la Cour des comptes, en affirmant qu'elle n'a rien à se rapprocher dans ce dossier. Et que le problème d'eau que rencontre aujourd'hui la commune de Gourbeyre en est la cause.

La Région et la communauté de communes sont d'ailleurs à la recherche d'un terrain pour la construction d'un réservoir. Faute de quoi, ce bel abattoir pourrait ne jamais ouvrir ses portes.

Julie MONTANA