Premier ministre, ministres… réunis
Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Jean Renel Sanon, dément les accusations de laxisme à l’encontre du gouvernement qui savait quel gang avait enlevé Coralie et Nicolas Moscoso, mais choisissait de ne pas intervenir pour des raisons non élucidées.
Le Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN) n'a porté secours aux deux jeunes en danger que sur injonction d’une haute responsable de l’administration américaine, a révélé le Réseau national de défense des droits humaines (RNDDH). « C’est faux. Archifaux », a rétorqué le ministre Sanon dans une interview accordée au quotidien Le Nouvelliste.
« Un dimanche matin, j’ai un ami qui s’appelle Philippe Le Roi, un des membres de la famille Moscoso, qui m’a appelé pour me mettre au courant de l’enlèvement. J’ai appelé de suite le secrétaire d’Etat à la Sécurité publique, Reginald Delva. Ce dernier a pris rendez-vous avec la famille et ils se sont mis au travail… », a expliqué le ministre de la Justice et de la Sécurité publique. Il n’y a eu l’intervention d’aucun étranger, a soutenu le ministre. "Certaines gens, a-t-il ajouté, pensent que rien de bon ne peut être "made in Haiti ", il faut qu’il y ait la présence d’un Blanc.
Faux et usage de faux
Parmi les matériels saisis par la police dans le cadre de cette affaire, le RNDDH a souligné la présence d’une carte d’identification du Palais national, dont la date d’expiration est le 21 avril 2012, émise au nom de Clifford H. Brandt, conseiller du président. « Il s’agit là d’un faux badge. C’est pourquoi le concerné a été déféré au cabinet d’instruction pour faux et usage de faux, a fait savoir le ministre Sanon. Il a écrit que ce badge donnait à M. Brandt le pouvoir de circuler avec toutes sortes d’armes à feu pour les besoins de sa fonction alors qu’il n’existe au Palais national aucune carte de cette manière. »
« Clifford Brandt n’a jamais travaillé avec le président Michel Martelly dans le passé », a déclaré l’ancien secrétaire général du Palais national, devenu ministre de la Justice. Interrogé sur son appréciation générale relative au rapport du RNDDH, Me Sanon a déclaré qu’« on peut mentir à tout le monde sauf à soi-même. J’ai des doutes sur le rapport puisque ce qui est dit n’est pas la vérité. »