Le « mariage pour tous » voté par l’Assemblée nationale


Les défenseurs du "mariage pour tous" prônent l’égalité des droits.

Mardi, l'Assemblée Nationale a adopté le projet de loi sur le "mariage pour tous". Sur les quatre députés martiniquais, seul Serge Letchimy a voté pour.

La société française vient d'adopter, via l'Assemblée nationale, le projet de loi portant sur le "mariage pour tous". C'est un profond changement qui s'amorce, dans la mentalité de la société, bousculée dans ses valeurs traditionnelles. Il semble même, désormais, qu'à l'instar de certains de ses voisins européens, les mentalités évoluent.

Pour certains, c'est une avancée démocratique établissant l'égalité des droits.

Qu'en est-il en Martinique?

Seul Serge Letchimy a voté en faveur du projet de loi soutenu par Christiane Taubira. La ministre de la Justice a défendu son projet bec et ongles. Pour les plus anciens, par sa force de conviction et l'ampleur de son éloquence, elle a rappelé Simone Veil qui défendait, en son temps, un autre projet de loi appelé à bouculer les valeurs de la société française : l'IVG (interruption volontaire de grossesse).

La Martinique est-elle si différente de la métropole?

Le poids de la religion et des valeurs traditionnelles reste, certes, très important sous nos latitudes. Ce changement profond de mentalité apporté par le projet de loi sur le "mariage pour tous", prendra sans doute un peu plus de temps a être bien accepté en Martinique. Mais, comme la "loi Veil" en son temps, celle portée par Christiane Taubira permettra aux valeurs traditionnelles d'évoluer avec la société. Ce n'est qu'une question de temps…

Et maintenant le Sénat

Reste que la loi défendant le "mariage pour tous" n'est pas encore tout à fait adoptée. Elle doit encore être acceptée par le Sénat. La majorité de gauche n'y est pas aussi écrasante qu'à l'Assemblée nationale. Seules 6 voix séparent la gauche de la droite. Concernant la Martinique, ses deux sénateurs devraient suivre Serge Letchimy et voter pour le projet.

Le débat commence au Sénat le 2 avril. Un rejet de la loi apparaîtrait comme une profonde défaite, en forme de désaveu pour la majorité présidentielle. Et signerait un certain recul dans notre évolution sociétale, par rapport aux "fers de lance" européens en la matière…

 

 

 

François LABETOULLE