Le porte-parole du PSP réclame la démission du ministre Théano


Le président Martelly (à droite) et le député Abel Descollines du bloc majoritaire et pro-gouvernemental

Chassé en pleine séance à la Chambre des députés, il y a une semaine, le ministre Ralph Théano est lâché par le porte-parole du bloc des Parlementaires pour la stabilité et le progrès (PSP), réputés proches de l'exécutif. Le député Abel Descollines ne jure que par la démission du ministre chargé des relations avec le Parlement.   

Le ministre chargé des relations avec le Parlement pourrait prendre la porte de sortie. Expulsé en pleine séance à la Chambre des députés, Ralph Théano perd désormais le soutien de certains de ses alliés.

Mettre un terme à la dégradation des relations entre Exécutif et Législatif

Dans une lettre ouverte adressée au président Michel Martelly, le porte-parole du PSP, – le bloc comprenant plus d'une cinquantaine de membres, suffisants pour octroyer une motion de censure à un ministre – Abel Descollines  a vivement réclamé la tête du ministre Théano.

Ce, selon M. Descolines, pour faciliter la reprise des relations qui ne cessent de se détériorer depuis un certain temps entre les pouvoirs exécutif et législatif. "Je tiens à vous faire part de mes inquiétudes quant à la dégradation des relations entre les pouvoirs exécutif et législatif de la République et solliciter un mini-remaniement ministériel afin de juguler sinon résoudre cette crise", lit-on dans cette correspondance, datée du 9 avril 2013.

 "Il est à constater que le ministre Théano est en porte-à-faux avec certains groupes au Parlement. Il mène une politique d'affrontement avec des parlementaires et crée un malaise au niveau de la majorité présidentielle à la Chambre basse", poursuit la correspondance du député Descollines.

Appel au calme

Par ailleurs, le porte-parole du PSP dit déplorer le fait que le ministre, en désaccord avec des parlementaires de l'opposition, se trouve souvent à la base des hostilités. Le parlementaire plaide en faveur du choix d'une autre personnalité consensuelle pour remplir le travail avec beaucoup plus d'efficacité.

Témoin de l'expulsion de son ministre au Parlement, le chef du gouvernement, Laurent Lamothe, a lancé un appel au calme entre les différentes parties en conflit ouvert. Nous allons nous asseoir pour trouver une solution, a déclaré le Premier ministre.

Ralph Théano est en conflit avec le Parlement, après qu'il eut qualifié, en janvier dernier, les députés du PRI "d'enfants monoparentaux, d'oranges pourries, de kamikazes…" Une réaction brutale vis-à-vis des députés de l'opposition qui perturbaient l'intervention du Premier ministre à l'ouverture de la session ordinaire en cours.

Depuis, le ministre a perdu des alliés, dont le président de la Chambre basse, Jean Tholbert Alexis, qui a ordonné son expulsion de la salle des séances. "Les députés ont la préséance", a martelé l'ancien coordonnateur du PSP.