Ne pas communiquer est un sport national à Saint-Martin. Si c'est une réelle volonté que l’on peut accepter, cela peut aussi être mal interprété.
Pourquoi avons-nous l’impression que nos politiques ne font rien ? Parce qu’ils ne communiquent pas. Ils refusent de dire ce qu’ils font au prétexte que c’est « confidentiel », « pas encore définitif », que « c’est encore trop tôt pour en parler »… Mais même quand c’est acté et définitif, ils ne communiquent pas plus. Le dernier exemple est le départ pour Bruxelles d’Aline Hanson, la présidente de la Collectivité.
Un silence contre-productif
L’un des motifs de son séjour était –quand même – la présentation des plans d’investissement et de croissance, à l’horizon 2020, à la Commission européenne. C’est-à-dire les principales orientations que la Collectivité entend mettre en œuvre durant les six prochaines années, avec le concours de l’Europe. Si ce document stratégique n’a pas encore été présenté à la population, peut-être peut-on supposer qu’il le sera (via la presse ou non) au retour de la présidente. Toujours est-il que les plans 2014-2020 des Régions Guadeloupe et Réunion sont déjà en ligne sur le site Internet de la Commission européenne…
L’avant-dernier exemple de non communication est la présentation du plan d’aménagement et de développement durables (PADD) dans le cadre de l’élaboration du plan local d’urbanisme (PLU). Le PADD a été présenté aux Conseils de quartier la semaine dernière. À plusieurs reprises, les intervenants ont souligné que « la population était invitée à consulter ce document ». Mais comment ? « Via le site internet qui n’est pas mis à jour ? », a demandé un représentant de l’un des Conseils de quartier ? Comment est-elle au courant qu’elle peut consulter ce document ?
Certes, la Collectivité de Saint-Martin dispose de peu de moyens. Mais il lui est juste demandé de mettre à disposition des documents qui existent déjà. Alors aussi parfois, sous prétexte de ne pas vouloir satisfaire la soif d’informations des journalistes, on ne parle pas. Mais ce n’est pas les journalistes que les politiques punissent : ce sont leurs administrés.