Mobile à déterminer après la mort d’un journaliste


Le journaliste Pierre-Richard Alexandre

"Reporters sans frontières" attend de connaître, dans les plus brefs délais, les raisons qui ont conduit le dénommé Baudelaire Augustin à ouvrir le feu contre Pierre-Richard Alexandre, correspondant local de la station nationale Radio Kiskeya, le 17 mai 2013 à St Marc (région de l’Artibonite, Nord).

Le journaliste a succombé à ses blessures trois jours plus tard, malgré une intervention chirurgicale dont l’issue semblait encourageante. La victime conduisait également un programme quotidien de débat politique, à l’antenne de la station locale Radio Delta.

Un engagement professionnel reconnu

“Nous exprimons tout notre soutien à l’épouse, aux deux enfants et aux collègues de Pierre-Richard Alexandre, dont l’engagement professionnel était reconnu. L’arrestation de son assassin présumé, Baudelaire Augustin, devrait permettre de savoir rapidement s’il s’agit d’un crime lié à ses activités.

Dans tous les cas, la sécurité des journalistes reste un sujet de préoccupation en Haïti, dans un climat politique marqué par des tensions ponctuelles”, a déclaré "Reporters sans frontières"

Pierre-Richard Alexandre se trouvait à son domicile de St Marc lorsqu’un incident de voisinage a déclenché le coup de feu mortel. S’agit-il d’une balle perdue ou d’un tir délibéré ? L’enquête devra le déterminer. Touché à l’abdomen, le journaliste semblait récupérer après son hospitalisation. Décédé dans la nuit du 19 au 20 mai, Pierre-Richard Alexandre était âgé de 40 ans.

La profession avait déjà perdu l’un des siens, en mars dernier, avec l’assassinat de Georges Honorat, issu de la direction de l’hebdomadaire Haïti Progrès et dernièrement employé au service de communication de la Primature.

Des problèmes de sécurité récurrents

Bien que mieux noté par rapport aux années précédentes dans le dernier classement mondial de la liberté de l’information établi par "Reporters sans frontière"s (49e sur 179 pays), Haïti n’en a pas fini avec des problèmes de sécurité récurrents pour les journalistes.

"Reporters sans frontières" réitère, à cet égard, sa demande pour que la vérité soit faite après l’agression, le 8 mai dernier à Port-au-Prince, contre une équipe de Radio Télé Ginen, au moment de l’audition de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide. Celui-ci était convoqué dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat, le 3 avril 2000, du directeur de Radio Haïti Inter, Jean Dominique.