3 morts et 12 survivants dans le naufrage d’une saintoise


La baie de Marigot

Trois personnes ont péri dans la nuit de dimanche à lundi dans le naufrage d’une embarcation entre Anguilla et Saint-Martin. Douze ont été secourues. Il s’agirait de clandestins qui auraient monnayé leur voyage. Deux enquêtes de gendarmerie sont actuellement en cours.

L’embarcation, une saintoise de six mètres de long, avait déjà en partie coulé lorsque la vedette de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) est arrivée sur les lieux, à sept milles nautiques de Saint-Martin, dimanche aux alentours de 23 heures. Les passagers qui se trouvaient à son bord tentaient de survivre dans les eaux. Un remorqueur qui se trouvait à proximité du lieu du naufrage avait pu porter secours à dix d’entre eux, neuf hommes et une femme.

Les recherches de la SNSM ont permis, elles, de repêcher vers 2 heures du matin deux autres personnes vivantes mais très traumatisées. Malheureusement, les sauveteurs en mer et les gardes-côtes de la partie hollandaise ont également repêché trois personnes noyées, un homme et une femme. Selon les premiers témoignages des rescapés, une vingtaine de personnes se trouvait à bord de l’embarcation ce qui laissait supposer lundi matin qu’entre cinq et six personnes étaient portées disparues.

La brigade nautique de Pointe-à-Pitre a aussitôt été avertie du naufrage et des plongeurs prenaient ainsi le premier avion lundi pour Saint-Martin pour renforcer le dispositif qui mobilisait déjà en plus de la SNSM, de la Sea Rescue, un hélicoptère de la sécurité civile, les brigades de gendarmerie de Marigot et de Quartier d’Orléans ainsi que la brigade de recherches. La mission des plongeurs a été de plonger sur l’épave afin de s’assurer qu’aucune victime n’était restée coincée ainsi que d’identifier l’embarcation.

Les douze personnes secourues par le remorqueur ont été prises en charge par les gardes côtes de la partie hollandaise jusqu’à Marigot où elles ont été transportées au centre hospitalier pour des examens. Quant aux trois victimes, leur identification était en cours hier matin.

Ouverture d'enquête pour trafic humain

Les causes du naufrage sont pour l’instant encore indéterminées. « Une enquête pour homicide involontaire a été ouverte par les gendarmes de Saint-Martin et confiée à la brigade de recherches », précise le commandant de compagnie, Paul Betaille. Les circonstances du drame et le profil des rescapés laissant supposer qu’il s’agissait de personnes sans papier « ayant monnayé leur voyage », une seconde enquête a été ouverte « trafic d’êtres humains ». Après être sortis de l’hôpital, les survivants ont été interrogés par les gendarmes ; leurs auditions permettront d’en savoir plus sur leur périple, d’où ils venaient, où ils allaient, quel était le passeur, etc.

Sans titre de séjour sur le territoire français, ces personnes seront ensuite prises en charge par le service du bureau des étrangers et par la police aux frontières. Leur reconduite à la frontière ou l’ouverture de procédure pour que leur soit délivré un titre de séjour en France n’avait pas encore été décidée hier en début d’après-midi par la préfecture.

Hier matin, les recherches étaient toujours en cours pour retrouver les personnes disparues. Au total, près d’une trentaine de gendarmes ont été mobilisés aux côtés de six personnes de la SNSM sur cette opération de secours coordonnés par le Centre Régional  Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS) Antilles Guyane, et en liaison avec les préfectures de Guadeloupe et de Saint-Martin.

Estelle GASNET