Dengue : un mois de juin critique


Nombre hebdomadaire de cas biologiquement confirmés, à Saint-Martin, entre juin 2010 et juin 2013

Avec 1 400 cas cliniquement évocateurs, 443 cas biologiquement confirmés, 16 cas hospitalisés et 1 décès depuis le début de l’épidémie, le virus de la dengue, imputé à 90 % au sérotype 4, est très virulent cette année. L’île n’avait pas connu d’épidémie depuis 2009.

L’institut de veille sanitaire et l’agence régionale de santé (ARS) viennent de publier leur dernier bulletin épidémiologique, relatif à la dengue sur Saint-Martin. Il indique que le nombre de consultations en médecine de ville pour un syndrome supposé de la dengue est resté stable au cours du mois de mai et au début du mois de juin. Il est toutefois supérieur aux valeurs maximales attendues en cette saison.

Une tendance générale préoccupante

Au cours de la troisième semaine de juin, celui-ci a augmenté, pour atteindre 60 cas évocateurs estimés sur le territoire. La tendance générale de l’évolution du nombre de cas biologiquement confirmés de dengue est, par contre, de nouveau à la baisse les deuxième et troisième semaines de juin, mais reste toujours nettement au dessus des valeurs maximales attendues.

Après un pic de six passages aux urgences pour dengue la première semaine d’avril, ce nombre a ensuite rapidement diminué  pour rester très faible ensuite. Une seule consultation suivie d’hospitalisation a été enregistrée la première semaine de juin. Resté compris entre un et quatre par mois depuis le début de l’épidémie, le nombre de cas biologiquement confirmés hospitalisés est de cinq au mois de juin.

Un décès récemment

Parmi les 16 cas recensés depuis le début de l’épidémie, quatre ont été classés comme “sévères” (critères OMS 2009), dont un est décédé début juin. Les experts ont considéré ce décès comme directement imputable à la dengue.

Selon Patrick Saint-Martin, le directeur du pôle de veille sanitaire en Guadeloupe : « le patient n’est pas décédé à Saint-Martin. Il a été transféré à Fort-de-France. » Il précise qu’il « s’agissait de quelqu’un de Saint-Martin, de jeune et en bonne santé. » Le cas de ce patient confirme que le virus tue et même des personnes ne présentant pas de facteurs à risque.

Épidémie confirmée

La prévention est ainsi absolument indispensable. Les résultats de sérotypage  depuis le début du mois de novembre 2012, montrent que plus de 90 % des échantillons correspondent au DENV-4, les 10 % restant correspondent au DENV-2.

Les indicateurs de surveillance épidémiologiques de ces deux dernières semaines à Saint Martin témoignent de la poursuite de l’épidémie, dont la dynamique ne faiblit pas au cours de ce mois de juin. La situation de la dengue à Saint-Martin est toujours celle d’une épidémie confirmée, et correspond à la phase 3 du Psage (programme de surveillance, d’alerte et de gestion des épidémies).

L.S.